Une histoire de Scarabée, hérisson et hippopotame d’Egypte

Une histoire de Scarabée, hérisson et hippopotame d’Egypte

Quand les amulettes accompagnait les pharaons pour leur long voyage après la mort…

LE SCARABEE D’EGYPTE

Le scarabée est un symbole dans l’Égypte antique. Le scarabée commémoratif est un bijou réalisé pour un pharaon et représentant un scarabée sacré, sur lequel un texte commémoratif est gravé. Le texte, d’une dizaine de lignes, est gravé sur la face plane du scarabée. Il commémore un événement important du règne. Le cartouche du roi peut parfois être ajouté. Le roi envoie un exemplaire à tous les souverains avec qui il est en relation (en principe ses vassaux), ce qui peut donc représenter un nombre d’exemplaires important.

Scarabée d'Egypte

Les premiers souverains égyptiens à utiliser cette pratique ont été des Hyksôs. Amenhotep III a réalisé ainsi une série de scarabées commémoratifs, le premier concernant son mariage avec Tiyi, les suivants le creusement d’un grand bassin formant un lac pour Tiyi (allusion aux grands travaux), puis la chasse aux taureaux (allusion à Seth), la chasse aux lions (allusion à la puissance), son mariage avec la princesse mittanienne fille du roi du Mittani (prestige international). Au total, 250 exemplaires de scarabées commémoratifs d’Amenhotep III ont été retrouvés. Les lieux de découverte de ces scarabées commémoratifs constituent un traceur de l’influence de chaque roi, cette cartographie renseignant sur l’étendue géographique de son influence.

Dans l’Égypte antique, le scarabée représente le dieu Khépri, symbole de la renaissance du Soleil. La pelote sphérique que le bousier sacré fait rouler jusqu’à son terrier a été associée par les anciens Égyptiens à la course du soleil et, par extension, aux cycles cosmiques. Le scarabée incarne donc la personnification du dieu créateur, ce qui a conduit au développement de la figure du dieu Khépri pendant l’Ancien Empire. Des objets en forme de scarabées apparaissent dès la VIe dynastie. À partir de la XVIIIe dynastie, ils peuvent aussi porter des inscriptions appelant à la bonne fortune.

LE HÉRISSON DU DÉSERT

Adorable hérisson en faïence égyptienne, provenant d’une tombe à Abydos vers. 1500 avant JC. Musée Ashmolean à Oxford en Angleterre.

Petit, rond, couvert de piquants, le hérisson se roule en boule pour se défendre des prédateurs. Cette caractéristique bien connue aujourd’hui l’était déjà dans l’Égypte antique, où l’animal occupait une place particulière dans l’imaginaire collectif.

Voici également un article qui se trouve dans le magasine n°551 de Archéologia. Vous trouverez sur cet article tous les détails souhaités.

L’HIPPOPOTAME

L'hippopotame d'Egypte

voici le petit hippopotame, visible au musée du Louvre – vers 3800 – 1710 av. J.-C.)

Les figures d’Hippopotame étaient déposées dans les tombes des hauts fonctionnaires égyptiens. La couleur bleu-turquoise, pierre si caractéristique de l’Égypte, était extraite des mines du Sinaï. L’ hippopotame demeure inoffensif sous l’eau, et pour ce faire, on a peint sur ces membres la flore aquatique qui l’entrave comme un filet.

L’hippopotame, d’apparence débonnaire, se glisse dans les marécages dont il prend ici la couleur, à demi-recouvert de plantes aquatiques. Les figures d’hippopotames en faïence égyptienne, brillantes et d’un bleu vif, étaient déposées dans les tombes des hauts fonctionnaires à la fin du Moyen Empire.

hippopotame d'Egypte

Un symbole :

Cet hippopotame en faïence égyptienne bleu vif, figé dans l’attitude de la marche, semble se glisser dans l’onde au milieu des plantes aquatiques dont il est décoré. Son excellent état de conservation et ses grandes dimensions en font un objet exceptionnel dans le catalogue des hippopotames en faïence dispersés à travers le monde ; on en compte environ cinquante exemplaires, aux dimensions variant de neuf à vingt-trois centimètres de long. L’attitude tranquille et débonnaire du gros pachyderme est devenue très populaire au point que cet hippopotame bleu évoque dans notre imaginaire le Nil au temps des pharaons.

Nouveau regard :

On a reconstitué l’histoire de cet hippopotame, déjà très célèbre et populaire. A la fin du XIXe siècle, les égyptologues du musée du Caire, désireux de présenter en France des doublons des plus belles pièces de leur collection, vendirent l’hippopotame au Louvre. Or celui-ci avait la particularité d’avoir les quatre pattes reliées entre elles par un bandeau de faïence et de reposer sur un socle. C’était un cas unique. La lecture des archives et l’étude technique de l’objet ont permis de le débarrasser de ce socle qui ne lui appartenait pas et qui le faisait ressembler à un bibelot moderne. On sait par ailleurs, grâce à son contexte de fouilles, qu’il date de la 17e dynastie, à la fin de la Deuxième Période Intermédiaire.

Un objet pour l’au-delà :

L’hippopotame était enfoui dans le caveau avec le mobilier funéraire comprenant le cercueil, les statues du défunt, un grand nombre de vases et quelques objets de toilette. Il avait donc une fonction au sein de la sépulture. Le décor varie d’un exemplaire à l’autre, les plantes aquatiques étant parfois mêlées aux papillons et aux oiseaux, mais le dessin de l’arrière-train est presque toujours une fleur de lotus épanouie. Comme submergé dans l’onde, l’hippopotame évoque alors la représentation du marécage primordial, le Noun. Un mythe de la genèse nous explique en effet qu’au premier matin de la naissance du monde, le soleil émergea d’une fleur de lotus : « C’est dans le Noun que tout être naît ». Par le pouvoir de l’imitation, la statuette d’hippopotame déposée près de la momie a donc pour fonction d’annoncer la renaissance du mort.

hippopotame d'Egypte
Photo Marie Grillot

Sources :

  • Claude Vandersleyen, L’Égypte et la vallée du Nil T.2. De la fin de l’Ancien Empire à la fin du Nouvel Empire, PUF, 1995 (réimpr. nouveau tirage 2007), 710 p. (ISBN 2130465528 et 978-2130465522)
  • (en) Robert Steven Bianchi, « Scarab », dans Donald B. Redford, Oxford encyclopedia of ancient Egypt, vol. 3, Oxford University press, 2001 p. 179-181
  • (en) William A. Ward, « Beetles in Stone: The Egyptian Scarab », The Biblical ArchaeologistAmerican Schools of Oriental Research, vol. 57, no 4,‎ décembre 1994 p. 186-202
  • Ch. ZIEGLER, J.-L. BOVOT, Art et archéologie : L’Egypte ancienne, Ecole du Louvre/RMN/Documentation française, Paris, 2001, p. 138-139, fig. 51
  • G. ANDREU, M. H. RUTSCHOWSCAYA, C. ZIEGLER, L’Egypte au Louvre, Hachette, Paris, 1997, p. 88-89, notice 33.

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