La bible au coeur – Marie Noëlle Thabut
« Il est interdit de lire la Bible, interdit. Il ne faut jamais la lire, il faut la Dire«
« Une chose m’étonne, elle parle toujours à neuf de la Bible. Tous les textes. Cela fait 14 ans que je travaille à Radio-Notre-Dame, tous les dimanches que le Bon Dieu fait, et il en a fait beaucoup depuis 14 ans et bien, tous les textes me parlent à neuf. Je ne reprends pas mon emission d’il y a 3 ans, 6 ans, 9 ans, 12 ans. Bien-sûr j’ai le texte, et je le regarde, mais très souvent, si j’ai le temps, je l’améliore, je l’aménage et je me dis qu’il y a encore ça et encore ça. C’est infini ».
« Une fois que j’avais fait tout le cycle des années liturgiques, un éditeur a souhaité de cela devienne des livres. Et mes premiers livres ont été la reprise de mes émissions de radio sur les commentaires des dimanches des trois années liturgiques ».
« Puis un autre éditeur m’a téléphoné et m’a demandé d’écrire un livre (…) et j’ai fait un livre qui s’appelait « A la découverte du Dieu inattendu ». A mon grand étonnement, il a eu un prix littéraire que je n’attendais pas. C’était des figures bibliques, 8 personnages qui pour moi représentent des étapes colossales dans la découverte de Dieu par les Hommes de l’Ancien Testament puis j’ai écrit sur Job, c’est un livre que j’aime beaucoup, que j’ai beaucoup travaillé, j’ai mis 10 ans à le faire. Et j’ai travaillé dans beaucoup de livres collectifs pour lesquels j’ai eu le bonheur de travailler en équipe ».
Marie Noelle Thabut scrute les textes et les fait parler simplement. Pour elle, Dieu s’y dévoile progressivement. Sa seconde passion : Transmettre. « Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement » aime-t-elle à citer avec l’évangéliste Matthieu, Marie Noelle Thabut est une bénévole.
« On n’a pas besoin de novateurs dans le travail biblique, on a besoin de chercheurs peut-être, de traducteurs, d’exégètes, moi mon métier, c’est la vulgarisation. Je ne suis pas un grand savant, je vulgarise le mieux que je peux. (…) Peut être que le fait d’être une femme m’aide, parce que j’ai toujours en tête mes enfants et puis, le fait que je n’ai pas travaillé m’a permis de rencontrer énormément de gens et peut-être que ça m’aide à être très concrète quand je parle, je ne sais pas ».
« C’est la musique qui m’a amené à la Bible, mon curé m’a dit, il faut faire chanter la messe d’enfants et après il m’a dit, il faut faire chanter la messe d’adulte. En 1974, le vicaire chargé de la liturgie est parti et mon curé m’a dit c’est vous qui prenez la liturgie en charge. Et c’est là que je me suis mise à travailler la Bible avec ardeur en me disant que je dois absolument pouvoir aider le choix des chants en fonction des textes. J’ai commencé des études de théologie. Mais 4 ans à temps plein quand on a des enfants, c’est difficile, donc j’ai mis 10 ans et depuis ce temps là, j’ai ce grand bonheur de présenter les textes bibliques et d’essayer de les faire comprendre à d’autres. Il y a quand même maintenant 30 ans (en 2008) que je ne fais presque que ça« .
« La constitution sur la Liturgie a une phrase qui dit : Quand quelqu’un lit, dans l’église, les Saintes Écritures, c’est le Christ qui parle. Et ça je ne l’ai jamais oublié et quand nous sommes à la messe le dimanche, quelle que soit la personne qui lit, j’écoute effectivement Dieu qui parle (…) Le dessin de Dieu est lu dans les textes, proclamés dans la textes avec autorité puisque c’est le Christ qui parle. C’est un lieu de déchiffrement extraordinaire du dessin de Dieu ».
« Pour les Juifs, la première synagogue c’est la famille, je ferais exactement l’analogie pour nous (…) la foi se transmet d’abord à la maison et que le plus beau catéchisme du monde et le mieux organisé du monde ne compense pas tout le temps passé en famille s’il est contraire. Il se complète. Je crois énormément à la transmission et je vois la confiance que nos petits ont en nous (…) la première église, c’est la famille ».