Marie de Hautefort – La belle aurore

Marie de Hautefort – La belle aurore

Marie de Hautefort naquit au château de Hautefort le 7 janvier 1616. Elle était la fille du marquis Charles de Hautefort et de Renée du Bellay et plus jeune sœur de Jacques-François de Hautefort.

Victor Cousin, dans l’ouvrage qu’il a consacré à Marie, la dépeint comme ayant de « grands yeux bleus, pleins de feu, une magnifique chevelure blonde, une taille admirable, le teint blanc et incarnat, de belles dents et le nez bien fait« . Nous comprenons mieux pourquoi elle reçut le surnom de la Belle Aurore.

Peinture flamande du XVIIIe siècle, Louis XIII et Marie de Hautefort

Attirée par la cour, elle devint fille d’honneur de la reine Marie de Médicis. Louis XIII la remarqua rapidement et dès 1630, il la fit passer au service de son épouse, Anne d’Autriche dont elle devint une amie fidèle et une confidante dévouée. Le roi l’appréciait beaucoup et les textes tendent à démontrer que Louis XIII et Marie de Hautefort aurait vécu un amour platonique, plein de respect et de bienveillance.

Voici une anecdote rapportée par Victor Cousin : « Le roi étant entré à l’improviste chez la reine et ayant trouvé Mademoiselle de Hautefort tenant un billet qu’elle venait de lui remettre, il lui pria de la laisser voir ce billet. Elle n’avait garde de le faire, parce qu’il contenait quelque plaisanterie sur sa faveur nouvelle et pour le cacher, elle le mit dans son sein. La reine en badinant lui prit les deux mains et dit au roi de le prendre là où il était. Louis XIII n’osa pas se servir de sa main et prit des pincettes en argent« . Anecdote impossible à vérifier.

La reine Anne d’Autriche par Rubens

En 1637, Louis XIII aurait accordé à Marie de Hautefort le revenu du péage du pont de Neuilly. Malheureusement, l’année suivante, le pont fut emporté par une crue de la Seine et Marie dut le faire reconstruire à ses frais pour la somme de 50.000 livres. Ce péage ne lui rapportait que 8000 livres de revenu annuel. On pourrait dire que Louis XIII lui avait fait là un cadeau empoisonné ….

L’influence qu’elle avait sur le Roi et la Reine contrariait la politique de Richelieu. Ce dernier avait tenté vainement de s’attacher Marie de Hautefort et de la pousser à trahir la reine. Ayant refusé, il l’a classé au rang de ses ennemis. Marie était franche, indépendante d’esprit et loyale mais Richelieu réussi à la faire disgracier en 1641. Elle quitte la cour et se retire sur les terres de sa grand-mère, Madame de La Flotte, dans le Maine. A la mort de Louis XIII, le 14 mai 1643, la reine Anne d’Autriche fit rappeler son amie qui revint à la cour mais pour peu de temps. Le nouveau ministre Mazarin, tout comme Richelieu précédemment obtint une deuxième disgrâce de Marie de Hautefort en 1644.

Le duc et maréchal de Schomberg la demande en mariage qu’elle épouse le 24 septembre 1646. Elle a 28 ans. Son mari lui impose alors une totale neutralité surtout en cette période de la Fronde. En 1652, Marie part à Metz où son époux est nommé Gouverneur de Lorraine et de Metz. N’ayant pas d’enfant, ils aident le jeune Bossuet dans ses débuts. Ce dernier leur en sera très reconnaissant. Après dix années de mariage, Marie se retrouve veuve à la quarantaine entra dans le couvent de la Madeleine, puis dans sa maison de Nanteuil et une fois son deuil terminé, elle regagna Paris où elle se consacre aux bonnes oeuvres de charité. Ses contemporains disaient qu’elle parlait peu et écoutait beaucoup. Louis XIV avait pour elle une grande affection.

Elle décéda le 1 er août 1691, des suites d’une longue maladie, à l’âge de 75 ans, rue des Fontaines dans la paroisse de Saint Nicolas des Champs où elle a été inhumée. Sa tombe n’est malheureusement plus visible.

St Nicolas des Champs – Paris – 3e arrondissement

3 réflexions sur « Marie de Hautefort – La belle aurore »

  1. Ce bel article de Sandra sur Marie de Hautefort nous fait regretter de ne pas avoir connu cette femme hors du commun. Merci Sandra d’avoir fait revivre cette belle Périgordine devenue parisienne, qui n’aura jamais connu les transformations du château familial dans lequel elle avait grandi. Altus et Fortis: indéniablement, elle l’était …

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