Marie Stuart, la passion des beaux bijoux
Marie Stuart adorait les beaux bijoux. Elle en avait ramené un certain nombre de France lors de son retour en Ecosse en 1561. Elle en fit également fabriquer par des orfèvres écossais à Edimbourg pour elle et pour en offrir à ses proches. Voici quelques pièces de sa collection qui ont échappées aux pertes, vols et destructions du temps.
BAGUE SCEAU DE LA REINE
Artiste inconnu – avant 1558. Calcédoine et or. Diamètre 2,25 cm.
Signet orné d’une intaille de cristal de roche aux armes d’Ecosse où se trouve la devise IN DEFENS et son chaton émaillé du M de Marie et du Φ de François II, premier époux de Marie Stuart.
Cette chevalière en or est gravée et émaillée, ses épaules ornées de fleurs et de feuilles. La lunette ovale sertie d’une intaille en calcédoine représente l’emblème de Marie Stuart. Le Bouclier d’Écosse est entouré d’un collier de chardon, et soutenu par deux licornes. Au milieu, un lion couronné. Il y a aussi la bannière aux armes d’Écosse. Inscription d’un monogramme surmonté d’une couronne.
© Photos London British Museum
CŒUR PENDENTIF CAMÉE
Ce pendentif camée représente Marie Stuart, Reine d’Ecosse. Il est composé d’or, d’émaux, de calcédoine, de diamants, et de rubis.
Le camée central représentant Marie et le côté arrière émaillé de haute qualité pourrait être un travail français ou italien. Le tout placé dans un cadre probablement fabriqué par un orfèvre écossais.
Marie avait apporté de nombreux camées avec elle de France à son retour en Ecosse en 1561, comme cadeaux pour ses amis et ses soutiens.
National Museums Scotland, acc;no.H.NF.33
BAGUE EN SAPHIR
Cette bague aurait appartenu à Marie Stuart, Reine d’Écosse et appartient à la collection Hamilton depuis 1587.
La bague est ornée d’un fin saphir, taille table, sur un cercle en or émaillé noir et blanc.
L’inscription à l’arrière de la bague, dans une écriture du XVIIe siècle, indique que la bague a été envoyée par la reine Marie avant sa mort et sur l’anneau sont gravés les mots, à John, Marquis Hamilton.
Le premier Marquis de Hamilton avait été l’un des plus fervents partisans de Mary et en 1567, il avait même été question qu’elle divorcerait de Bothwell et qu’elle l’épouserait ensuite (ce qui semblait quand même peu probable). Hamilton était parti en exil après sa défaite à Langside en 1568, mais en 1585 Jacques VI d’Ecosse l’avait accueilli à nouveau, louant sa fidélité.
Quand Anne, troisième duchesse de Hamilton est décédée en 1716, une liste des éléments du cabinet noir dans sa chambre à coucher au palais de Hamilton comprenait une belle bague en saphir laissée par la reine Marie Stuart à la famille et c’est probablement la duchesse qui avait fait graver l’inscription sur la bague.
COLLIER EN OR – POMME DE SENTEUR
Ce collier en or aurait été celui de Marie Stuart. Il fait partie de la collection « Penicuik Jewels« . Il aurait été donné par Marie Stuart à Gilles Mowbray, un de ses amis et serviteur, juste avant son exécution en 1587. Il a 14 grandes perles ovales en filigrane, divisées par de plus petites perles circulaires et aurait contenu à l’origine du parfum à l’état solide, comme cela était le cas à la Renaissance.
© National Museums Scotland
Les greffiers de Penicuik avaient un lien avec Marie, Reine d’Écosse, par le mariage. Au XVIIe siècle, un membre de la famille avait épousé une petite-fille de Giles Mowbray, l’un des serviteurs de la reine pendant son emprisonnement en Angleterre. Il est possible que le collier soit fabriqué à partir des perles de bracelets données par la reine à Gilles Mowbray, juste avant sa mort en 1587.
Marie Stuart aimait beaucoup les beaux bijoux et elle avait une magnifique collection. Elle avait apporté de nombreuses pièces extraordinaires de France en 1561. En Écosse, elle avait hérité des bijoux de sa mère et avait continué à acheter de nouvelles pièces : il y avait des bagues, des pendentifs, des bracelets, des ceintures, des boucles d’oreilles, des boutons, des crucifix, des chapelets et des fourrures avec des têtes en or . Tous étaient en or, enrichis d’émaux de couleurs vives et sertis de pierres précieuses, en particulier de rubis, de diamants, d’émeraudes et de saphirs.
PENDENTIF AVEC PORTRAITS MINIATURES
Pendentifs faisant également partie de la collection Penicuik, les miniatures peuvent représenter Marie Stuart et son fils, Jacques VI d’Ecosse. Ces bijoux ont pu être commandés par la reine elle-même.
© National Museums Scotland
Il est très possible que le pendentif de perles, en haut à droite sur la photo, ait été attaché au médaillon représentant les portrait de Marie Stuart et de son fils.
LE COLLIER MARIE SEATON
Ce collier aurait été offert par Marie Stuart à Marie Seaton. Marie Seaton était une amie et une des quatre Marie qui ont accompagné la Reine d’Ecosse pendant de longues années, depuis son enfance, jusqu’à sa captivité. Marie Seaton était celle qui s’occupait des cheveux de la reine.
Le collier est en or émaillé, composé de rubis, de perles, d’émeraudes. Marie Seaton aurait aussi reçu cette broche de la part de Marie Stuart
Ce bijou est en or émaillé et parsemé de perles et de rubis et date d’environ 1580 – une époque où la reine Marie était prisonnière en Angleterre après son abdication en 1567.
LA POMME DE SENTEUR
La Pomme de senteur (Pomander) de Marie Stuart, en argent avec corps sphérique sur pied circulaire bas. Corps à huit segments gravés de motifs foliacés, articulés à leur base. Chaîne attachée au capuchon.
Mesure 4,1 x 2,5 cm.
Les pomanders étaient utilisés depuis la fin du Moyen Âge comme moyen pour les femmes de lutter contre les odeurs nocives. Ces contenants perforés contenaient des herbes ou des épices parfumées et étaient portés autour du cou ou de la ceinture. Les pomanders pouvaient également être remplis d’encens pour aider le porteur dans ses activités religieuses.
Le pomander, ou pomme d’ambre, ou pomandre, ou encore pomme de senteur, fut d’abord le nom d’un morceau d’ambre gris (déjection très odorante de cachalot, rare et prisée) enchâssé dans un petit réceptacle sphérique, ouvragé et ciselé avec art dans un métal précieux. Cet ambre pouvait être malaxé en pâte avec d’autres ingrédients. Ce bijou pendentif qui selon sa taille se portait en collier, en bracelet, ou attaché à la ceinture, n’était pas tant décoratif que protecteur.
Ces bijoux de haute valeur et haut prix faisaient des présents de choix, et particulièrement aux temps des croisades où les partants s’exposaient à de grands risques qu’un crucifix ne pouvait pleinement suffire à écarter. Ils étaient naturellement de ces biens réservés aux rois, princes, chevaliers, prélats, dignitaires fortunés, en somme tous ceux que la fonction vouait à la protection des humbles, presque autant qu’à leur tonte. Ces écrins portatifs ajourés aux fermoirs délicats firent l’objet de tant de raffinements et furent sujets à tant d’incrustations précieuses aux temps de la Renaissance qu’ils s’approprièrent le mot de pomander aux dépens des substances qui leur étaient confiées. Certains disposaient de plusieurs quartiers afin d’y sceller diverses autres matières parfumées, comme les clous de girofle, la muscade, la myrrhe… Ils prirent maintes formes figuratives aussi, de crâne, de fruit, de fleur ou d’animal. Les siècles allant, leurs propriétés libertines prirent le pas sur celles de sauvegarde. Puis on les moqua et ils passèrent de mode au XVIIIe siècle.
Sources :
- Momento dyptique Paris – pomander
- Mary, Queen of scots, Rosalind Marshall
- National Museums Scotland
- Lenoxlove House
- Bristish Museum, Londres
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