13 septembre 1520 – La naissance de William Cecil, le Premier Ministre de la reine Elizabeth Ière
Élevé à la pairie en 1571, Cecil réussit une extraordinaire carrière politique : protégé de Somerset au début du règne d’Édouard VI, il survécut à la disgrâce de son maître, parvint à demeurer en grâce sous Marie Tudor, qui l’obligea à se convertir au catholicisme. Dès l’accession au trône d’Élisabeth (1558), il devint son principal secrétaire ; jusqu’à sa mort il joua le rôle d’un véritable inspirateur de l’action royale, avec des titres divers, celui de lord trésorier par exemple ; sa vie publique se confond avec l’histoire même du gouvernement de l’Angleterre.
L’homme n’est pas seulement d’une suprême habileté : il a su créer un réseau de fidélités à la Cour et au Conseil privé, s’assurer le concours d’espions nombreux dans tous les groupes de la société, choisir avec bonheur les clans qu’il appuierait et ceux qu’il devrait combattre ; il a surmonté l’hostilité de bien des favoris d’Élisabeth, comme Leicester et Essex. Ferme tenant de l’autorité royale, Cecil n’a pas connu de graves problèmes avec un Parlement solidement contenu dans ses ambitions au temps de la Reine Vierge. Champion de la cause protestante en Angleterre, lié aux réformés écossais, il a constamment cherché à resserrer les liens avec l’Europe protestante, espérant durant un temps une belle alliance avec la France de Coligny et luttant sans cesse contre le danger espagnol. Il a été le plus résolu des adversaires de Marie Stuart, l’avocat de son emprisonnement et de son exécution. Son anticatholicisme paraît avoir été nuancé d’un certain esprit de modération et on lui doit probablement la lenteur avec laquelle furent mises en œuvre les dispositions les plus sévères des lois parlementaires antipapistes : « [Il ne souhaite pas] les tuer », « [il ne peut pas] les contraindre », « [mais il ne se risque pas à] leur faire confiance ». Cecil fait preuve d’une identique mansuétude à l’égard des premiers puritains et reprocha à plusieurs reprises sa sévérité à l’archevêque Whitgift. Protecteur attitré des puritains de Cambridge, il dut pourtant s’incliner devant la résolution politique de la reine de ne pas accepter la parcellisation religieuse de son État. Soucieux de développer la puissance de l’Angleterre, Cecil a contribué à l’essor de son commerce et à l’application des principes du mercantilisme. Dans les dernières années de sa vie, Burghley favorisa la carrière de son fils Robert, lui assura la secrétairerie d’État en 1596 et lui légua l’essentiel de son influence sur la reine.
— Roland MARX
Voici une courte vidéo sur le sujet :
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