Henri IV, Marie de Médicis et Louis XIII
Une naissance tant attendue
Il fut le premier enfant tant attendu du roi Henri IV, le futur Louis XIII, le 27 septembre 1601 au château de Fontainebleau. Henri IV était fou de joie lorsque sa deuxième épouse, Marie de Médicis, donna vie à cet héritier légitime. Henri était tellement ému qu’il pleurait à chaudes larmes : fait rare dans notre Histoire. Eh oui ! Henri était un homme sensible qui adorait ses enfants. Marie de Médicis donna 6 enfants au roi : Louis XIII, Élisabeth de France, Christine de France, Monsieur d’Orléans, Gaston de France et Henriette-Marie de France. Mais Henri IV eut également 3 enfants avec sa maîtresse Gabrielle d’Estrées : César, Catherine-Henriette de Bourbon et Alexandre de Bourbon qu’il légitima.
Henri eut 2 autres enfants avec une autre maîtresse Henriette d’Entragues :
Henri de Bourbon-Verneuil et Gabriela Angélica de Bourbon également légitimés.
A cela s’ajoute les nombreux enfants illégitimes qu’Henri à pu avoir avec ses toutes aussi nombreuses maîtresses. 73 officielles, 73 femmes qui ont réellement existées (et peut-être bien plus). En tous les cas, Marie de Médicis a parfaitement rempli ses devoirs de Reine. La première épouse d’Henri IV, Marguerite de Valois, la Reine Margot, n’avait pu avoir d’enfant. Son mariage avec Henri IV fut annulé en 1599. Toutefois, elle fut la marraine de Louis XIII qu’elle aimait beaucoup.
Henri IV et ses enfants
Nous l’avons dit hier, Henri a eu plusieurs enfants avec son épouse la reine Marie de Médicis, mais également avec ses maîtresses Gabrielle d’Estrées et Henriette d’Entragues. Légitimes ou illégitimes, Henri adorait ses petits et l’on n’avait encore jamais vu de Roi, se mettant à quatre pattes pour amuser sa progéniture. La cour était stupéfaite et Marie de Médicis attendrie. Henri avait tant attendu ce moment…. Sa première Reine, Marguerite de Valois, n’avait malheureusement pu lui offrir ce bonheur. Alors Henri se rattrapa dès la naissance de Louis en 1601.
1 – Tableau de Pierre Henri Révoil – XVIIe siècle – représentant ses enfants Louis et Gaston, ainsi que Marie de Médicis.
Tableau de Georges Claude – 1905 – Henri jouant avec le futur Louis XIII devant l’ambassadeur d’Espagne.
Tableau d’Ingres – 1817 – Henri IV jouant avec ses enfants au moment où l’ambassadeur d’Espagne est admis en sa présence.
un tableau très peu connu représentant Henri IV et sa famille
Ainsi que dans le bas du tableau, à gauche, le marquis Guillaume Fouquet de la Varenne, qui a commandité le tableau au XVIIe siècle.
Y figurent Henri IV, la reine Marie de Médicis, avec leurs enfants, dont le futur Louis XIII, la future reine d’Espagne Elisabeth de France, Christine de France, et Monsieur d’Orléans et Guillaume Fouquet de la Varenne qui avait commencé sa carrière auprès de celui qui n’est encore que Henri de Navarre en tant qu’«écuyer portemanteau». Sous le règne de son protecteur, il sera nommé gouverneur de La Flèche, dans la Sarthe.
Fils d’un «écuyer de cuisine» de la duchesse de Vendôme, Martin Fouquet, et de Guillemine Beaufils, originaire de La Flèche (où il naît), Guillaume fait ses premières armes en 1578 en entrant au service de Catherine de Bourbon, la sœur du futur souverain. Ce dernier le remarque rapidement et l’engage en 1580 comme «écuyer portemanteau», une dignité rare pour quelqu’un n’étant pas membre de la noblesse. Et il ne s’arrête pas là car, grâce à ses qualités de soldat et de diplomate, il contribue plus tard à plusieurs victoires comme la prise de la place forte d’Angoulême, tenue par les ligueurs (1580), mais aussi celles de Coutras (1587), d’Arques (1589), ou de Fontaine-Française (1595). Il est ensuite envoyé en mission en Espagne et à Londres, et aide au retour des jésuites en France à partir de 1603. Devenu gouverneur de La Flèche, il veille au développement de la ville et à sa prospérité. Ce portrait commémoratif montre Fouquet de La Varenne tenant dans la main un papier, où l’on peut lire ces mots : «Il m’a fait acquérir l’honneur et m’a donné le bien.» Mentionné dans un inventaire après décès de 1699, le tableau était à cette époque accroché au-dessus de la cheminée, dans la salle des Vertus du château des Fouquet. Il passe ensuite par descendance dans les familles de Champagne et Choiseul avant de retourner à la Flèche, grâce à la baronne de Montgascon, à la Templerie, rue de la Tour-d’Auvergne, en 1936, où il est resté jusqu’à sa mise en vente.
Malheureusement, ce tableau a été vendu en 2020 pour 171 600 €, soit le double de l’estimation maximale déboursé par un collectionneur anglais… (Cf. la gazette Drouot.com).
Marie de Médicis et le futur Louis XIII
Charles Martin était le peintre du Roi. Louis porte ici une robe volantée qui ressemble à un tutu, preuve qu’à l’âge de 2 ans et 3 mois, il est encore vraiment considéré comme un bébé. Sa mère, Marie de Médicis pose sa main sur tête d’un signe protecteur, ….. ou dominateur. Après la mort d’Henri IV, Marie exerça la pouvoir avec passion.
Marie de Médicis et Louis XIII
Nous venons de passer quinze jours avec cette Reine de France, son époux le roi Henri IV et son fils Louis XIII.
Qui Marie de Médicis était-elle vraiment ? Était-elle une épouse parfaite ? Une mère aimante ou au contraire une mère détestable ? C’est ce que nous allons voir en quelques faits :
Marie de Médicis a fini sa vie méprisée de tous, bannie de France par son fils le roi Louis XIII. Elle fut une mère écrasante ….Mais ne dit-on pas : « Qui sème le vent, récolte la Tempête ? «
– Marie a été élevée dans les fastes de la cour de Florence, en Italie. Elle avait déjà 27 ans quand le projet de la marier à Henri IV vit le jour. Elle est arrivée avec la dote la plus importante qu’aucune reine de France n’ait jamais eu : 600 000 écus, c’est-à-dire des véritables montagnes d’or au sens littéral du terme.
– Il y a eu un mariage par procuration à Florence puis un mariage officiel en France. Marie de Médicis a plu à Henri IV. Tous deux ont déclaré leur nuit de noce satisfaisante.
– Mais Marie de Médicis connaît des déconvenues. Arrivée en France, elle est horrifiée par sa nouvelle demeure. Le Louvre est anéanti par trente ans de guerre civile, et ce n’est que le début de longues déceptions. Elle ne supporte pas la familiarité des princes de sang. Elle exige d’être servie par des gentilshommes.
– La maîtresse en titre d’Henri, Henriette d’Entragues, refuse de se soumettre à elle. Elle ne veut pas la saluer, la reine est très choquée. Marie et Henriette était toujours enceinte en même temps, mais c’est bien Marie qui a donné son premier fils à Henri IV : le futur Louis XIII.
– Marie de Médicis a été sacrée Reine de France le 13 mai 1610. Le lendemain, Henri IV était assassiné par Ravaillac. Marie devint Régente, Louis n’avait que 9 ans. Elle exerça le pouvoir avec passion !
– Quand Louis XIII fut majeur à l’âge de 13 ans, elle ne voulut pas lui céder le pouvoir. Ce fut le début d’un conflit profond entre la mère et le fils. Marie présentait Louis comme un incapable. Elle ne préparait pas du tout la transmission, d’où de graves blessures d’honneur et d’amour propre chez Louis qui s’est senti atteint dans sa dignité royale.
– Marie usurpa le pouvoir pour le confier à son favori italien Concini. Ce noble florentin, nommé maréchal de France gérait les affaires du royaume. Il suscita la haine du peuple et de la noblesse.
– En 1617, Louis XIII à 16 ans, et il est le vengeur de son père. Concini est assassiné par la garde rapprochée du roi. C’est un coup d’Etat ! Il monte sur le trône et se libère de l’emprise de sa mère. Elle est faite prisonnière et exilée à Blois. Elle tente de revenir au pouvoir et elle essaye de lever une armée contre son fils. A ce moment-là, Louis décide de l’évincer définitivement.
– Marie est exilée à Cologne chez le peintre Rubens qui l’a beaucoup représentée sur des tableaux. Elle voulait laisser d’elle l’image d’une Reine qui avait toutes les qualités pour gouverner. Mais elle fut une reine assoiffée de pouvoir, au point d’écraser de de faire la guerre à son propre fils …
Cette Chronique fait référence à mes publications FB de la semaine du 24 au 28 octobre 2022.
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