Un été au Moyen Âge – Les Chroniques de l’Histoire – Partie III – articles 14 à 18

Un été au Moyen Âge – Les Chroniques de l’Histoire – Partie III – articles 14 à 18

Un été au Moyen Age – article 14 -2023 – LES PAYSANS

Calendrier Rustican de Pierre de Crescent, vers 1306. Enluminure du XVe siècle

Une fois écartée la mince couche des seigneurs, laïcs ou ecclésiastiques, plus un certain nombre de clercs séculiers ou réguliers, 90% des autres sont des paysans. Le verbe latin qui veut dire travailler (laborare) a donné notre français « labourer ». Le paysan est le travailleur par excellence dont toute l’existence est vouée au travail de la terre. Pour leurs constructions, ils utilisent le bois, la pierre, la glaise. Les meubles : huches (pourvues de serrures et de clefs pour enfermer les aliments, le sel, le pain et les vêtements), coffres, lits (très grands car on dormait à plusieurs, la chemise de nuit n’existait pas on dormait nu). La table était souvent sur tréteaux, parfois munie d’une nappe, entourée de bancs. Il existe des paysans qui sont « esclaves », d’autres serfs ou manants. Parmi ceux que l’on peut considérer comme libres, certains sont aisés, voire riches et économiquement indépendants, ce sont les « laboureurs ». D’autres n’ont pratiquement pas de terre et sont obligés de louer le travail de leurs bras, ce sont les « brassiers » ou « manouvriers ». Beaucoup sans être misérables sont économiquement indépendants de leur seigneur, leur propriétaire ou leur créancier. Les « esclaves » peuvent être vendus, ils n’ont aucune personnalité juridique, ni civile, ni pénale. Par rapport à ses sujets, le seigneur a droit de haute, moyenne et basse justice.

Un été au Moyen Age – article 15 – 2023 – LES CHEVALIERS

Puy du fou RIC MARTIN.LE FIGARO MAGAZINE

Le vassal prêtait hommage et serment de fidélité et promettait aide et service à son seigneur, qui en retour lui donnait protection et lui conférait une source de revenus généralement d’origine terrienne : le fief. Le futur vassal à genoux place ses mains jointes dans celle de son seigneur pour déclarer sa volonté de devenir l’homme d’un autre homme. L e seigneur relève le vassal et lui donne parfois un baiser. Puis le vassal prête serment de fidélité en posant sa main droite sur un objet sacré. Bénédiction du chevalier, épée nouvellement ceinte La « paumée » ou la « collée » est le moment final de la cérémonie dite de l’adoubement Code d’honneur du chevalier : protéger les faibles, les veuves, les orphelins, servir les bonnes causes, poursuivre les malfaiteurs, aider son prochain, ne pas trahir, ne pas tuer qui ne peut se défendre La chasse est un excellent entraînement à la guerre Jeu passionnant et sport utile : détruisant les fauves et les nuisibles, et fournissant à la table seigneuriale une nourriture riche et carnée qui maintient ou augmente la vigueur des hommes La chasse exige un équipement coûteux et un personnel nombreux . La plus belle tue la plus captivante, très accessible aux dames est la chasse par oiseaux interposés. Le faucon intercepte les lapins, les lièvres surtout des hérons des grues des canards. Les chiens accourent ensuite, finissant le travail du faucon et achèvent l’animal ou l’oiseau. L’art de la fauconnerie était l’un des plus délicats qui soient. La meute de chiens est un des éléments caractéristiques de la maison seigneuriale, avec ses dresseurs et ses chenils. L’entraînement majeur au combat se faisait quand même dans les tournois et les joutes Mais Bertrand de Borne disait que la guerre était encore le meilleur entraînement au combat.

Un été au Moyen Age – article 16- 2023 – LES CLERCS

Aubazine – Corrèze (19)

La vie quotidienne est hantée par la peur du pêché : obligation de prier, de communier, de se confesser. Les clercs sont des aspirants à la perfection. Certains mènent une vie de solitaire (sens primitif du mot moine), ermites chastes, pauvres et humbles qui peuplent les déserts steppiques ou forestiers. D’autres vivent en groupe dans une maison commune (couvent ou monastère). La règle de St Benoît de Nursie, reprise par St Benoît d’Aniane, puis reprise par Cluny et Cîteaux a animé tout le monachisme médiéval. Vœu de stabilité : rester dans le même monastère jusqu’à la mort. Conversion des mœurs : pauvreté, chasteté, renoncement au monde, obéissance à l’abbé et à la règle. Pauvreté, humilité, obéissance, piété. Les moines respectent la Règle des trois huit : huit heures de prière, huit heures de travail, huit heures de repos.

Un été au Moyen Age – article 17 – 2023 – MARCHANDS, ARTISANS, BOURGEOIS

La rue marchande au début du XVIe siècle Bibliothèque nationale de France.

Infime partie de la population. Importance fondamentale du chemin qui permet de joindre, de débloquer des cellules autarciques et autonomes, et qui canalise les idées, les techniques, les marchandises et les hommes. La monnaie est diffusée par la ville et le marchand. Elle gagne de plus en plus la campagne et révolutionne plus ou moins la vie paysanne. Difficultés toutefois pour transporter de grosses sommes sur les routes. En plus les monnaies étaient différentes selon certaines régions. Vis à vis de l’église, la position du marchand, non prévue dans la société d’ordre est délicate. Selon Thomas d’Aquin, le commerce à un caractère honteux, en raison du désir du gain et de l’amour de la richesse. Peu à peu l’église admet cependant que les risques et les dommages subis par le marchand en cas de remboursement retardé, l’autorisent à percevoir un intérêt.

Un été au Moyen Age (dernier article, j’espère que la série vous aura plu).

Article 18 – 2023 – LES VILLES AU MOYEN AGE

Dessin ville Moyen Age – sans source

Les villes ne sont jamais très étendues. Les rues ont la largeur encore réduite par les éventaires (étalages de marchandises à l’extérieur d’une boutique) et les boutiques ouvertes étaient animées en permanence de l’aube au crépuscule. Fort souvent, une procession bloque la circulation : ce sont les clercs qui sortent les reliques pour remercier Dieu, ou le supplier et attirer sa faveur sur la ville. Parfois les membres d’un même métier honorent leur Saint Patron et accompagnent la statue. Des spectacles un peu moins courants réunissent le peuple autour du pilori, de l’échafaud ou du gibet, pour assister au supplice et tortures infligés au condamné. Autre réjouissance dans les rues et sur les places : les baladins et montreurs d’ours, les jongleurs, les prédicateurs fulminants contre les vices du monde, les entrées des rois et des princes dans les villes. La nuit les portes de la ville étaient fermées et surveillées, les rues désertes et sombres. Malgré les rondes régulières du guet, il était fortement déconseillé de se promener à des heures tardives sans une bonne escorte portant torches et armes. En effet, nombre de malandrins (bandits) dont les repères étaient les cimetières ou les cours des miracles exécutaient de très mauvais coups. Plus la ville était grande, plus les mendiants affluaient car les espoirs d’aumônes étaient plus grands, et les possibilités de vols plus fréquentes.

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Sandra Di Giusto, Guide Conférencière.

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