Un été au Moyen Âge – Les Chroniques de l’Histoire – Partie II – articles 8 à 13
Un été au Moyen Age – article 8-2023 – LE TRAVAIL DE MAÇON
Un château est puissant grâce à la solidité et à l’épaisseur de ses murs. Lors d’une attaque, les ennemis cherchent à les ébranler par le feu, des boulets ou des béliers. Ils tentent aussi d’y faire des brèches en démontant le parement et en creusant le blocage. Il existe même des groupes spécialisés dans l’escalade des murs.
Toutefois, s’ils sont montés soigneusement, les murs n’offrent aucune prise. Les pierres sont liées avec un mortier très résistant. Les maçons vérifient l’horizontalité et la verticalité des murs avec un fil à plomb et une équerre et parfois avec une sorte de niveau. Les murs sont construits en assises régulières (c’est-à-dire en alignement de pierre de même hauteur formant dans un mur un rang horizontal). Les arcs, les fenêtres et les portes sont plus compliquées à réaliser. Leur forme est d’abord dessinée au sol. Les blocs de pierres sont ensuite taillés d’après l’épure cad le dessin original) et ensuite marqués d’un signe avant leur mise en place afin de faciliter le montage de l’ensemble.
Un été au Moyen Age – article 9-2023 – L’ECHAFAUDAGE
Petit à petit le château se construit et s’élève. On installe alors des échafaudages en bois des deux côtés des murs. Maçons et tailleur de pierres y montent par des échelles et circulent sur les platelages (surface de circulation d’un échafaudage).
A la fin du chantier, on démonte les échafaudages pour récupérer le bois.
LE MAITRE DES MACHINES : Sur le chantier de construction d’un château fort, les machines étaient indispensables. Généralement des grues pour monter les matériaux. Elles sont installées sur le haut des murs et à l’aide de poulies et de cordages. Le maître des machines sait fabriquer des machines héritées de l’Antiquité : les grues et roues à écureuil.
Un été au Moyen Age – article 10-2023 – LES PETITS METIERS DU CHANTIER
De nombreux corps de métiers se côtoient sur un chantier. A côté des ingénieurs, des tailleurs de pierre, des maçons, ll y a les chaufourniers, spécialistes de la production de la chaux. Il monte le four à chaux, il fait cuir la pierre et vend la chaux aux constructeurs. Il y a les charpentiers, les forgerons, les cordiers.
Il y a les porteurs d’eau qui s’approvisionnent à la rivière ou aux puits, les porteurs de sable ou de pierres, ou les porteurs de paille ou de fumiers pour mettre en haut des murs en cours de construction quand l’hiver arrive pour les protéger du gel. Il y a ceux qui s’occupent des animaux, des chevaux, des bœufs, et qui réparent tout ce qui est abimé ou cassé. Il y a le gâcheur, spécialiste de la réalisation du mortier – on dit gâcher le mortier – et les potiers. Il y a une vie quotidienne sur un chantier. L’archéologie révèle des foyers, des restes de repas, et aussi des fragments de poterie de cruches ou d’écuelles.
Un été au Moyen Age – article 11-2023 – LE CHARPENTIER
Le travail du charpentier concerne le chantier du début à la fin. Il fait abattre les arbres pour en tirer des planches et des poutres, il monte des échafaudages, fabrique des machines, réalise des cintres (ouvrage de bois destiné à porter une voûte en construction).
Il couvre le château de vastes charpentes parfois aux formes compliquées. Les couvreurs y fixent des ardoises, des lauzes (plaques de pierres plus minces mais plus larges que les ardoises), ou des tuiles produites en très grandes quantités sur le chantier. Le charpentier est chargé des portails, des portes, des cadres des fenêtres garnis de peaux huilés ou plus tard, de verres ou de vitraux. Il conçoit aussi des éléments de défense essentiels comme la herse, le pont levis, les hourds. Une fois le bâti achevé, il s’occupe également des planchers.
Un été au Moyen-Âge – article 12-2023 – L’HOMME ET LE MILIEU
A notre époque, il n’y a plus de contraintes de relief pour celui qui voyage. Au MOYEN AGE, la vie était complètement conditionnée par le milieu, la faune et la flore.
Les loups ont profondément marqué cette époque par leur nombre, leur force, leurs ruses ; leur pugnacité, leurs contacts permanents avec les hommes. Ces bêtes rapides, légères et ubiquistes (présentes partout), pouvaient en troupes couvrir en quelques jours des centaines de kilomètres. Seule l’Angleterre, protégée par la mer, put exterminer ses loups au cours du MA. On disait que l’expansion des loups était un baromètre de santé locale : un moment de faiblesse et la bête accourt, se multiplie et dévore. A l’époque le climat était plus rude qu’aujourd’hui, la forêt était omniprésente. La vie quotidienne a été en grande partie consacrée à une lutte constante contre la nature écrasante et mal connue. Les principaux atouts de l’homme étaient le fer ; le feu, le bois et la pierre.
Grande révolution de transport sur l’eau. Les vêtements médiévaux étaient efficaces contre les écarts de température. Les hommes, les femmes, les prêtres, les nobles, les paysans étaient habillés en long. Les tissus étaient différents selon les classes sociales. Pour ceux qui en avaient les moyens la richesse devait sauter aux yeux. Pour les riches, de lourds et somptueux draps de laine et de fines toiles de Reims ou souples tissus de soie. Pour les pauvres : tiretaine (grosse laine), burel ou toile grossière. Toutefois tous avaient un habit ample et flottant pour être à l’aise et long pour se protéger du froid. Généralement, la pièce extérieure est doublée de fourrure, matériau le plus efficace contre la déperdition de chaleur épais mais léger à la fois, la fourrure est imperméable à l’eau mais non à l’air. En réalité, seuls les riches et les puissants fourraient leurs habits. Les vêtements longs et les fourrures sont en rapport avec d’autres fonctions du costume, en particulier la protection de la pudeur et le respect des tabous sexuels. Le Moyen Age fut ganté, fourré et sombre sous l’influence considérable du christianisme. On trouvait aussi des bijoux de métaux précieux et rares, brillants aux pierres éclatantes et multicolores dont les formes étaient étudiées pour une élite sociale hiérarchisée. La nourriture élémentaire au Moyen Age mis à part tout problème diététique ou gastronomique est qualitativement comparable à la notre : seigle, froment, méteil (mélange des deux précédents), millet, avoine, orge, sarrasin, blé noir, céréales. On élaborait des bouillies, des galettes ou grâce à la levure de bière : des pains. Il y avait aussi des huiles, des graisses, des viandes (domestiques ou sauvages), des pissons d’eau douce (truites, saumons, tanches) , des poissons d’eau de mer (merlan , hareng, morue), des légumes, des produits laitiers, peu de fruits cultivés à part les pommes, mais de nombreux fruits sauvages. On a rapporté les épices des croisades (muscade, poivre, cannelle, girofle, gingembre). La boisson principale était l’eau, les boissons alcoolisées, l’eau de vie, le cidre, le vin. Les épidémies et les maladies du Moyen Age : la peste d’Orient (2 sortes) : la bubonique (suppuration des ganglions tuant 60 à 80%) et la pneumonique (mortelle à 100%). La peste est transmise à l’homme par la puce du rat noir par contagion directe. A la peste s’ajoutent : le choléra, la variole, la dysenterie, la grippe, la lèpre, la tuberculose, le feu St Antoine (mal des ardents : intoxication due à la farine de seigle), le feu St Laurent (sorte d’eczéma).
Un été au Moyen Age – article 13-2023 – Structures mentales et vie sociale
Les fêtes liturgiques jalonnent les grands évènements astronomiques de l’année, les prières suivent le rythme du jour et de la nuit. Les cloches signalent aux fidèles les principales divisions de la journée entre deux angélus.
Problème de repérage du temps : réveil peu avant l’aube avec le chant des coqs ou des cloches. A ce moment les signes de croix et les prières sont souvent expédiées. Ensuite on travaille. Le soir, on s’éclaire à l’aide de torches en résine, de lampes à huile, de chandelles de suif, de chandelles de cire (pour les plus riches).
Le manque de luminaire écourte donc beaucoup les veillées et le souper est rapide.
La religion modèle étroitement et conditionne la vision du monde. Elle a une influence fondamentale sur le comportement de chaque individu. Le péché est partout, l’épouvantable enfer est proche puisque la mort rôde. Seules possibilités : demander aux saints ou à la Vierge Marie d’intercéder auprès de Dieu, soit obéir aux ordres du clergé.
Généralement on baptisait les bébés dès leur naissance pour leur assurer le paradis en cas de disparition précoce (dans les 3 jours qui suivent la naissance). Les enfants sont en partie protégés dans la société chrétienne : les avortements, les infanticides ; les pratiques contraceptives chez les époux sont péché mortel puni et réprimé et l’on recommande la continence durant les règles pour éviter de créer des enfants monstrueux, durant la grossesse pour éviter de léser ou d’écraser l’embryon et durant l’allaitement car on pensait que le lait maternel était formé du sans menstruel et qu’une nouvelle fécondation mobiliserait ce sang et amènerait la mort du nourrisson. Il existe donc un amour de l’enfant.
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Sandra Di Giusto, Guide Conférencière.