Les Australopithèques – Préhistoire
Qu’est-ce que la Préhistoire ?
La préhistoire est une longue période qui précède l’invention de l’écriture vers 3300 ans AV.J.C mais les hommes existaient depuis des millénaires. Jusque dans les années 1990, on croyait que les australopithèques étaient les plus anciens homininés connus. Mais trois découvertes fondamentales ont été faites en Afrique, celles de l’ardipithèque, d’Orrorin, et de Toumaï. L’homme actuel appartient à l’espèce des Homo-sapiens qui n’est apparue que des années après d’évolution. L’homme ne descend pas directement du singe comme nous l’avons souvent entendu mais d’un très lointain ancêtre commun aux singes et aux hommes. C’est à partir de cet ancêtre que la famille des Hominidés est née. Plusieurs branches vont mener jusqu’au genre Homo, c’est à dire aux premiers hommes. Certaines espèces n’ont pas eu de descendance et se sont éteintes alors que d’autres ont évolué vers l’Homme-sapiens aujourd’hui, unique espèce d’homme vivant sur la terre.
LES AUSTRALOPITHEQUES
Les Australopithèques sont les premiers à marcher debout sur leurs deux jambes et de manière permanente. Les Australopithèques ont été trouvés en Afrique de l’Est, du Sud et au Tchad dans des sites datés entre – 4,2 et – 2,5 millions d’années. Ils appartiennent à 5 espèces différentes. Ils côtoyaient de nombreux animaux de la savane et de forêt claire comme les éléphants, antilopes, gazelles, singes, léopards, et lions.
De petite taille, ils mesuraient 1,40 m pour les hommes et 1,15 pour les femelles et leur poids était compris entre 30 et 50 kg. Leur régime alimentaire était principalement végétarien et leurs dents étaient bien robustes. Leur cerveau était peu volumineux. A la fin de cette période, vivaient aussi en Afrique de l’Est et du Sud, des Homininés plus robustes que les Australopithèques, les Paranthropus.
LUCY – LA STAR DES AUSTRALOPITHEQUES
Lucy est la plus connue des Australopithèques de l’Afar, découverte en 1974 et elle vivait en Ethiopie il y a environ 3 millions d’années. Lors de sa découverte, les chercheurs écoutaient une chanson des Beatles : « Lucy in the sky with diamonds » et voilà notre squelette baptisé !
Lucy était petite, à peine 1 m et elle pesait certainement une trentaine de kilos. Nous avons la chance d’avoir retrouvé son squelette quasi complet et très bien conservé. Il présente des particularités que l’on retrouve chez tous les Australopithèques, comme des bras longs, leur permettant de grimper aux arbres et à se suspendre aux arbres. Cela leur permettait de se protéger des prédateurs carnivores de la savane en quête de proie. Elle avait une démarche bipède balancée, chaloupée. En raison de leur anatomie, les australopithèques devaient effectuer une rotation du bassin alternée avec celle des épaules et cela les empêchaient de courir comme nous. Aussi, pour courir, ils devaient se mettre à quatre pattes et courir à la façon des chimpanzés.
Le squelette de Lucy
C’est une équipe franco-américaine qui est à l’origine de la découverte composée d’une trentaine de chercheur dont Yves Coppens, Maurice Taïeb et Donald Johanson. Les scientifiques ont pu extraire 52 ossements sur les 206 qui composent un squelette, ce qui est extraordinaires quand on sait que Lucy est âgée de plus de 3 millions d’années ! On imagine alors l’exaltation des chercheurs. Quelle découverte pour le monde entier !
Parmi les os découverts, il y a ceux du bassin, le sacrum et deux os iliatiques (os des hanches) qui ont un point commun avec l’espèce humaine du bassin évasé et indique que l’individu est au moins en partie bipède. Lucy et les Australopithèques pouvaient marcher sur leurs deux pieds, mais couraient à quatre pattes et vivaient dans les arbres.
Lucy, bassin étroit : accouchement difficile
Chez les mammifères quadrupèdes, les petits sortent du vendre de leur mère en ligne droite et sans contorsion. Chez les bipèdes, le passage est plus étroit à cause de l’avancée du sacrum, 5 os soudés (sacrés) du bas de la colonne vertébrale et articulés avec le coccyx et pour que la tête du bébé sorte en premier, celui-ci est obligé de se fléchir et de se retourner à l’intérieur du ventre de la mère. En cela, le bassin de Lucy est proche de celui des femmes actuelles. Toutefois, pubère vers 9 ans et adulte à 14 ans, Lucy, qui a probablement eu des enfants, a du terriblement souffrir de son ou ses accouchements.
Les dangers de la savane
Lucy vivait dans un clan. Ces petits groupes étaient composés d’une dizaine d’individus vivant dans la savane arborée. Ils se disputaient parfois leur territoire avec de grands singes et devaient faire face à de nombreux danger, notamment l’attaque de grands carnivores à la recherche de proies. Le groupe partageait aussi leur nourriture essentiellement composées de végétaux, de fruits, des branches, des plantes, des racines et tubercules. Ils mangeaient aussi des petits animaux chassés ou bien trouvés morts comme les lapins, les rongeurs, les reptiles ou encore de jeunes antilopes.
Les Australopithèques ne vivaient pas très vieux, au maximum, une trentaine d’années. Le squelette de Lucy a été retrouvé dans les terres correspondant à celles des berges d’une rivière. Elle avait environ 20 ans lorsqu’elle est décédée.
Les australopithèques ont vécu plus de 2 millions d’années dans une grande partie de l’Afrique. Plusieurs espèces se sont succédés et ont cohabité. Les derniers australopithèques ont rencontré les premiers hommes et ont également côtoyés leurs cousins, les paranthropes, une espèce d’hominines aujourd’hui éteinte. Vont suivre les Premiers Hommes, les Grands Hommes, les Hommes de Néandertal, les Homo-sapiens et les Hommes de Cro-magnon dont nous parlerons dans de prochaines chroniques.
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Sources :
- La Préhistoire, Marylène Patou-Mathis, Fleurus, 2008
- Notre Préhistoire, Sophie de Beaune et Antoine Balzeau, Belin, 2016
- Origines de l’Homme, Yves Coppens, Odile Jacob 2018
- Lucy, Patrick Norbert, Glénat, 2019
- La vie des Premiers Hommes, Yves Coppens, Odile Jacob, 2010