Angleterre : deux pièces du Moyen Age égarée lors d’une épidémie de Peste noire.

Angleterre : deux pièces du Moyen Age égarée lors d’une épidémie de Peste noire.

Deux pièces d’or extrêmement rares perdues durant l’épidémie de peste noire au XIVe siècle ont été retrouvées par un utilisateur de détecteur de métaux.

C’est une belle découverte que l’on doit à un utilisateur de détecteur de métaux. Grâce à son appareil, deux rares pièces d’or ont été mises au jour. L’une, en or 23 carats connue sous le nom de léopard, datant de 1344, a été découverte avec une autre pièce en or, appelée noble, datant de 1351 ou 1352, près de Reepham, en ANGLETERRE. Si la découverte date de 2019, il a fallu du temps pour les étudier, car elles pourraient changer notre compréhension de l’économie médiévale britannique. Ainsi, leur statut de trésor fait l’objet d’une enquête, prévue le 23 juin.

Après la conquête normande au XIe siècle, les seules pièces de monnaie en circulation étaient le penny d’argent. « Si vous vouliez acheter quelque chose de valeur, comme une vache ou un cheval, vous deviez transporter des gros sacs de pennies d’argent, a déclaré le Dr Geake. Puis le roi Edouard III a décidé de réintroduire les premières pièces d’or en Angleterre depuis l’ère anglo-saxonne – et personne ne sait pourquoi. » 

Ces pièces d’or, appelées florin, léopard et heaume, ont été frappées au début de 1344, mais retirées en quelques mois. « Pour une raison quelconque, ces pièces ne sont jamais devenues à la mode. Il semble que la valeur des léopards était surévaluée. L’or était surévalué par rapport à l’argent. Comme un ou deux pennies équivalaient à une journée de salaire au taux de salaire minimum d’aujourd’hui, peut-être que très peu de gens ont utilisé les léopards. » Ces pièces ont été remplacées dans les années 1350 par les nobles, valant six shillings et huit pence. Les léopards, eux, valaient trois shillings.

 © Trustees of the British Museum

Des pièces mystérieuses

Le noble retrouvé avec le léopard a donc été créé bien plus tard, et le léopard de Reepham aurait dû être retiré depuis longtemps de la circulation. De plus, l’Angleterre, comme toute l’Europe, a été frappée par la peste noire de 1348 à 1352. « C’était extrêmement cataclysmique, un tiers de la population mourait. Les autorités étaient donc très désireuses d’enlever une pièce retirée dès que possible. »

Le fait que ce léopard ait survécu tout ce temps est donc un mystère. « Presque aucun léopard n’a survécu parce qu’ils ont tous été retirés et rappelés, et c’est la première fois que nous entendons parler d’un léopard retrouvé avec une autre pièce. Cela implique que ce léopard était soit en circulation, soit détenu par quelqu’un qui pensait que cela en valait la peine, ce qui est un comportement étrange », constate l’archéologueL’experte en déduit que les deux pièces retrouvées équivalant à 12 000 livres (soit 14 000 euros) aujourd’hui, elles auraient appartenu à quelqu’un « au sommet de la société ». De plus, « cette trouvaille suggère aussi qu’il est possible que certaines de ces pièces léopard soient restées en circulation. Cela signifie que la situation est plus complexe qu’on ne le pense », conclut l’archéologue.

© Trustees of the British Museum
© Trustees of the British Museum

Sources :

  • Bristish Museum
  • Geo Histoire

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