Le Noël de Jacquou le Croquant – Périgord – 1896

Le Noël de Jacquou le Croquant – Périgord – 1896

Le Périgord est ma terre natale et Jacquou le Croquant a rempli notre enfance. Ce magnifique roman a été écrit par Eugène Le Roy entre mars 1896 et mai 1897. Le titre original était « la Foret Barade« .

Eugène Le Roy

Le roman se passe au XIXe siècle en Périgord et raconte le triste quotidien des gens de la terre qui vive dans la misère. Si le livre est fabuleux, l’adaptation en série télévisée en 1969 de Stellio Lorenzi ne l’est pas moins. Le choix d’Eric Damain qui jouait le pauvre petit Jacquou enfant était extraordinaire. Je crois que cet enfant à fait pleurer la France entière. Daniel Le Roy en Jacquou adulte était également parfait.

Le livre décrit une veille de Noël et une messe au château l’Herm, résidence du comte de Nansac qui exploite et maltraite ses métayers et son personnel. Le père de Jacquou n’est pas rentré car il est parti braconner pour nourrir sa famille.

« Le plus loin dont il me souvienne, c’est 1815, l’année que les étrangers vinrent à Paris, et où Napoléon, appelé par les messieurs du château de l’Herm « l’ogre de Corse », fut envoyé à Sainte-Hélène, par-delà les mers. En ce temps-là, les miens étaient métayers à Combenègre, mauvais domaine du marquis de Nansac, sur la lisière de la Forêt Barade, dans le haut Périgord. C’était le soir de Noël ; assis sur un petit banc dans le coin de l’âtre, j’attendais l’heure de partir pour aller à la messe de minuit dans la chapelle du château, et il me tardait fort qu’il fût temps. Ma mère, qui filait sa quenouille de chanvre devant le feu, me faisait prendre patience à grand’ peine en me disant des contes. Elle se leva enfin, alla sur le pas de la porte, regarda les étoiles au ciel et revint aussitôt :

— Il est l’heure, dit-elle, va, mon drôle ; laisse-moi arranger le feu pour quand nous reviendrons.

Et aussitôt, allant quérir dans le fournil une souche de noyer gardée à l’exprès, elle la mit sur les landiers et l’arrangea avec des tisons et des copeaux.

Cela fait, elle m’entortilla dans un mauvais fichu de laine qu’elle noua par derrière, enfonça mon bonnet tricoté sur mes oreilles, et passa de la braise dans mes sabots. Enfin ayant pris sa capuce de bure, elle alluma le falot aux vitres noircies par la fumée de l’huile, souffla le chalel pendu dans la cheminée, et, étant sortis, ferma la porte au verrou en dedans au moyen de la clef-torte qu’elle cacha ensuite dans un trou du mur :

— Ton père la trouvera là, mais qu’il revienne.

Le temps était gris, comme lorsqu’il va neiger, le froid noir et la terre gelée. Je marchais près de ma mère qui me tenait par la main, forçant mes petites jambes de sept ans par grande hâte d’arriver, car la pauvre femme, elle, mesurait son pas sur le mien. C’est que j’avais tant ouï parler à notre voisine la Mïon de Puymaigre, de la crèche faite tous les ans dans la chapelle de l’Herm par les demoiselles de Nansac, qu’il me tardait de voir tout ce qu’elle en racontait. Nos sabots sonnaient fort sur le chemin durci, à peine marqué dans la lande grise et bien faiblement éclairé par le falot que portait ma mère. Après avoir marché un quart d’heure déjà, voici que nous entrons dans un grand chemin pierreux appelé lou cami ferrat, c’est-à-dire le chemin ferré, qui suivait le bas des grands coteaux pelés des Grillières. Au loin, sur la cime des termes et dans les chemins, on voyait se mouvoir comme des feux follets les falots des gens qui allaient à la messe de minuit, ou les lumières portées par les garçons courant la campagne en chantant une antique chanson de nos pères, les Gaulois, qui se peut translater ainsi du patois :

   Nous sommes arrivés,

   Nous sommes arrivés,

   À la porte des rics, (chefs)

  Dame, donnez-nous l’étrenne du gui !…

   Si votre fille est grande,

  Nous demandons l’étrenne du gui !

  Si elle est prête à choisir l’époux,

  Dame, donnez-nous l’étrenne du gui !…

  Si nous sommes vingt ou trente,

  Nous demandons l’étrenne du gui !

Si nous sommes vingt ou trente bons à prendre femme,

  Dame, donnez-nous l’étrenne du gui !…

Lorsque nous fûmes sous Puymaigre, une autre métairie du château, ma mère mit une main contre sa bouche et hucha fortement :

— Hô, Mïon !

La Mïon sortit incontinent sur sa porte et répondit :

— Espère-moi, Françou !

Et, un instant après, dévalant lentement par un chemin d’écoursière ou de raccourci, elle nous rejoignit.

— Et tu emmènes le Jacquou !… fit-elle en me voyant.

— M’en parle pas ! il veut y aller que le ventre lui en fait mal. Et, avec ça, notre Martissou est sorti : je ne pouvais pas le laisser tout seul.

Un peu plus loin, nous quittions le chemin qui tombait dans l’ancienne route de Limoges à Bergerac, venant de la forêt, et nous suivîmes cette route un quart d’heure de temps, jusqu’à la grande allée du château de l’Herm.

Cette allée, large de soixante pieds, dont il ne reste plus de traces aujourd’hui, avait deux rangées de vieux ormeaux de chaque côté. Elle était pavée de grosses pierres, tandis qu’une herbe courte poussait dans les contre-allées où il faisait bon passer, l’été. Elle montait en droite ligne au château campé sur la cime du puy, dont les toits pointus, les pignons et les hautes cheminées se dressaient tout noirs dans le ciel gris.

Comme nous grimpions avec d’autres gens rencontrés en chemin, il commença de neiger fort, de manière que nous étions déjà tout blancs en arrivant en haut ; et cette neige, qui tombait en flottant, faisait dire aux bonnes femmes : « Voici que le vieux Noël plume ses oies ». La porte extérieure, renforcée de gros clous à tête pointue pour la garder jadis des coups de hache, était ce soir-là grande ouverte, et donnait accès dans l’enceinte circulaire bordée d’un large fossé, au milieu de laquelle était le château. Cette porte était percée dans un bâtiment crénelé, défendu par des meurtrières, maintenant rasé, et, sous la voûte qui conduisait à la cour intérieure, un fanal se balançait, éclairant l’entrée et le pont jeté sur la douve.

Au fond de l’enceinte de murs solides et à droite du château, on voyait briller les vitraux enflammés d’une chapelle qui n’existe plus ; ma mère tua son falot et nous entrâmes.

Que de lumières ! Dans le chœur de la chapelle, le vieil autel de pierre en forme de tombeau en était garni, et voici qu’on achevait d’éclairer la crèche de verdure faite dans une large embrasure de fenêtre. Après s’être signés avec de l’eau bénite, les gens allaient s’agenouiller devant la crèche et prier l’enfant Jésus qu’on voyait couché dans une mangeoire sur de la paille reluisante comme de l’or, entre un bœuf pensif et un âne tout poilu qui levait la tête pour attraper du foin à un petit râtelier. Que c’était beau ! On aurait dit une croze ou grotte, toute garnie de mousse, de buis et de branches de sapin sentant bon. Dans la lumière amortie par la verdure sombre, la sainte Vierge, en robe bleue, était assise à côté de son nouveau-né, et, près d’elle, saint Joseph debout, en manteau vert, semblait regarder tout ça d’un œil attendri. Un peu à distance, accompagnés de leurs chiens, les bergers agenouillés, un bâton recourbé en crosse à la main, adoraient l’enfançon, tandis que, tout au fond, les trois rois mages, guidés par l’étoile qui brillait suspendue à la voûte de branches, arrivaient avec leurs longues barbes, portant des présents…

Je regardais goulûment toutes ces jolies choses, avec les autres qui étaient là, écarquillant nos yeux à force. Mais il nous fallut bientôt sortir du chœur réservé aux messieurs, car la messe était sonnée.

Ils entrèrent tous, comme en procession. D’abord le vieux marquis, habillé à l’ancienne mode d’avant la Révolution, avec une culotte courte, des bas de soie blancs, des souliers à boucles d’or, un habit à la française de velours brun à boutons d’acier ciselés, un gilet à fleurs brochées qui lui tombait sur le ventre et une perruque enfarinée, finissant par une petite queue entortillée d’un ruban noir qui tombait sur le collet de son habit. Il menait par le bras sa bru, la comtesse de Nansac, grosse dame coiffée d’une manière de châle entortillé autour de sa tête, et serrée dans une robe de soie couleur puce, dont la ceinture lui montait sous les bras quasi.

Puis venait le comte, en frac à l’anglaise, en pantalon collant gris à sous-pieds, menant sa fille aînée qui avait les cheveux courts et frisés comme une drolette, quoiqu’elle fût bien en âge d’être mariée. Ensuite venaient un jeune garçon d’une douzaine d’années, quatre demoiselles entre six et dix-sept ans, et une gouvernante qui menait la plus jeune par la main.

Tout ce monde défila, regardé de côté par les paysans craintifs, et alla se placer sur des prie-Dieu alignés dans le chœur.

Et la messe commença, dite par un ancien moine de Saint-Amand-de-Coly, qui s’était habitué au château, trouvant le gîte bon, et servie par le jeune monsieur, blondin, chaussé de jolis escarpins découverts, habillé d’un pantalon gris clair et d’un petit justaucorps de velours noir, sur lequel retombait une collerette brodée.

Au moment de la communion, les femmes de la campagne mirent leur voile et attendirent. Les messieurs ne se dérangèrent pas : comme de juste, le chapelain vint leur porter le bon Dieu d’abord. Tous ceux qui étaient d’âge compétent communièrent, manque le vieux marquis, lequel, disaient les gens du château, par suite d’une grande imbécillité d’estomac, ne pouvait jamais garder le jeûne le temps nécessaire. Mais les vieux du pays riaient de ça, se rappelant fort bien qu’avant la Révolution il ne croyait ni à Dieu, ni au Diable, ni à l’Aversier, cet être mystérieux plus puissant et plus terrible que le Diable.

Après les messieurs, ce fut le tour des domestiques, agenouillés à la balustrade qui fermait le chœur, M. Laborie, le régisseur, en tête, avec sa figure dure et fourbe en même temps. Ensuite vinrent les bonnes femmes voilées, les paysans, métayers du château, journaliers et autres manants comme nous. Pour tous ceux qui étaient sous la main des messieurs, il fallait de rigueur communier aux bonnes fêtes, c’était de règle ; pourtant ma mère n’y alla pas cette fois ; mais on sut bien le lui reprocher puis après.

La messe finie, dom Enjalbert posa son ornement doré sur le coin de l’autel, et, la grille de la balustrade ayant été ouverte, on nous fit entrer tous dans le chœur pour prier devant la crèche. On chanta d’abord un noël ancien, entonné par le chapelain, ensuite chacun fit son oraison à part. Tout ce monde à genoux regardait pieusement le petit Jésus rose, aux cheveux couleur de lin, en marmottant ses prières, quand voici que tout d’un coup il ouvre les bras, remue les yeux, tourne la tête et fait entendre un vagissement de nouveau-né…

Alors de cette foule de paysans superstitieux sortit discrètement un : « Oh ! » d’étonnement et d’admiration. Ces bonnes gens, bien sûr, pensaient pour la plupart qu’il y eût là quelque miracle, et en restaient immobiles, les yeux écarquillés, badant, avec l’espoir que le miracle allait recommencer.

Mais ce fut tout. Lorsque nous sortîmes en foule, tout ce monde babillait, échangeant ses impressions. D’aucuns tenaient pour le miracle, d’autres étaient en doute, car de vrais incrédules point. Ma mère s’en fut allumer notre falot à la cuisine dont la porte ouverte flambait au bas de l’escalier de la tour. Quelle cuisine ! sur de gros contre-hâtiers de fer forgé, brûlait un grand feu de bois de brasse devant lequel rôtissait un gros coq d’Inde au ventre rebondi, plein de truffes qui sentaient bon. Au manteau de la cheminée, un râtelier fait à l’exprès portait une demi-douzaine de broches avec leurs hâtelets, placés par rang de taille. Accrochées à des planches fixées aux murs, des casseroles de toutes grandeurs brillaient des reflets du foyer, au-dessous de chaudrons énormes et de bassines couleur d’or pâle. Des moules en cuivre rouge ou étamés étaient posés sur des tablettes, et encore des ustensiles de forme bizarre dont on ne devinait pas l’usage. Sur la table longue et massive, des couteaux rangés par grandeur sur un napperon, et des boîtes en fer battu, à compartiments, pour les épices. Deux grils étaient là aussi, chargés, l’un de boudins, l’autre de pieds de porc, tout prêts à être posés sur la braise qu’une fille de cuisine tirait par côté de la cheminée. Il y avait encore sur cette table des pièces de viande froide et des pâtés qui faisaient plaisir à voir dans leur croûte dorée.

Ayant allumé son falot, ma mère remercia et donna le bonsoir à ceux qui étaient là. Mais les deux femmes seules le lui rendirent. Quant au chef cuisinier qui se promenait, leur donnant des ordres, glorieux comme un dindon, avec sa veste blanche et son bonnet de coton, il ne daigna tant seulement pas lui répondre.

Au delà de la première porte, après avoir passé le pont, la Mïon de Puymaigre et d’autres nous attendaient : leurs falots ayant été allumés au nôtre, nous nous en allâmes tous.

Il neigeait toujours, « comme qui jette de la plume d’oie à grandes poignées », pour parler ainsi que les bonnes femmes, et la neige était épaisse d’un pied déjà, dans laquelle nos sabots enfonçaient. À mesure que les gens rencontraient leur chemin, ils nous laissaient avec un : « À Dieu sois ! » À Puymaigre la Mïon nous ayant quittés, nous suivîmes seuls notre route. Cette neige me lassait fort et, tout au rebours de l’aller, je me faisais tirer par le bras.

— Tu es fatigué, dit ma mère : monte à la chèvre-morte.

Et, s’étant baissée, je grimpai à cheval sur son échine, entourant son col de mes petits bras, tandis qu’avec les siens elle ramenait mes jambottes en avant. Tout en allant, je lui faisais des questions sur tout ce que j’avais vu, principalement sur le petit Jésus :

— Est-ce qu’il est vivant, dis ?…

Ma mère qui était une pauvre paysanne ignorante, comme celle qui n’entendait pas seulement le français, mais femme de bon sens au demeurant, me fit comprendre que s’il avait remué, c’était par le moyen de quelque mécanique.

Et elle allait toujours, lentement, enfonçant dans la neige molle, me rehissant d’un coup de reins lorsque j’avais glissé quelque peu, et s’arrêtant de temps à autre pour secouer contre une pierre, ses sabots embottés de neige.

Un vent âpre s’était levé, faisant tourbillonner la neige qui tombait toujours à force. La campagne déserte était toute blanche ; les coteaux semblaient couverts d’un grand linceul triste, comme ceux qu’on met sur la caisse des pauvres morts. Les châtaigniers, aux formes bizarres, marquaient leurs branches tourmentées par une ligne blanche. Les fougères poudrées de neige penchaient vers la terre, tandis que sur les bruyères, la brande et les ajoncs, plus solides, elle s’amassait par places. Un silence de mort planait sur la terre désolée, et l’on n’entendait même pas le bruit des pas de ma mère, amorti par la neige épaisse. Pourtant, comme nous entrions dans la lande du Grand-Castang, un crapaud-volant jeta dans la nuit son cri mal plaisant qui me fit frissonner.

Cependant, ma mère peinait fort à suivre le mauvais chemin perdu sous la neige. Des fois elle s’écartait un peu et, le connaissant, revenait incontinent, se guidait sur un arbre, une grosse touffe d’ajoncs, une flaque d’eau, gelée maintenant. Moi, bercé par le mouvement, malgré le froid, je finissais par m’endormir sur son échine, et mes bras gourds se dénouaient malgré moi.

— Tiens-toi bien ! me disait-elle ; dans un moment nous serons chez nous.

Malgré ça, j’avais peine à me tenir éveillé, lorsque tout à coup, à cent pas en avant, éclate un hurlement prolongé qui me fit passer dans la tête comme un millier d’épingles : « Hoû ! oû… oû… oû… », et je vois une grande bête, comme un bien fort chien, aux oreilles pointues, qui gueulait ainsi en levant le museau vers le ciel.

— N’aie pas peur, me dit ma mère.

Et, m’ayant donné le falot, elle ôta ses sabots, en prit un dans chaque main et marcha droit à la bête, en les choquant l’un contre l’autre à grand bruit. Ça n’est pas pour dire, mais lors, j’aurais fort voulu être couché contre elle, dans le lit bien chaud. Lorsque nous fûmes à une cinquantaine de pas, le loup se jeta dans la lande en quelques sauts, et nous passâmes, épiant de côté, sans le voir pourtant. Mais, un instant après, le même hurlement sinistre s’éleva en arrière : « Hoû ! oû… oû… oû… », qui m’effraya encore plus, car il me semblait que le loup fût sur nos talons. De temps à autre, ma mère se retournait, faisant du tapage avec ses sabots, pour effrayer cette male bête ; mais, si ça gardait le loup d’approcher trop, ça ne l’empêcha pas de nous suivre à une trentaine de pas, jusqu’à la claire-voie de notre cour. Ayant pris la clef-torte dans la cache, car mon père n’était pas rentré, ma mère fit jouer le loquet de dedans et referma vivement la porte derrière nous.

Au lieu du bon feu que nous pensions trouver, la souche était sur les landiers, toute noire, éteinte.

— Ah ! s’écria ma mère, c’est méchant signe ! il nous arrivera quelque malheur !

En farfouillant sous la cendre avec une brindille, elle trouva quelques braises, sur lesquelles elle jeta un petit fagot de menu bois, qui flamba bientôt sous le vent du tuyau de fer qu’elle mit à sa bouche.

Lorsque je fus un peu réchauffé, n’ayant plus peur du loup, je dis :

— Mère, j’ai faim.

— Pauvre drole ! il n’y a rien de bon ici… fit-elle, pensant au réveillon du château ; et, découvrant une marmite, elle ajouta : — Te voici une mique.

Tout en mangeant cette boule de farine de maïs, pétrie à l’eau, cuite avec des feuilles de chou, sans un brin de lard dedans, et bien froide, je pensais à toutes ces bonnes choses vues dans la cuisine du château et, je ne le cache pas, ça me faisait trouver la mique mauvaise, comme elle l’était de vrai ; mais, ordinairement, je n’y faisais pas attention. Oh ! je n’étais pas bien gourmand en pensée, je n’appétais pas la dinde truffée, ni les pâtés, mais seulement un de ces beaux boudins d’un noir luisant…

Pourquoi, là-haut, tant de bonnes choses, plus que de besoin, et chez nous de mauvaises miques froides de la veille ? Dans ma tête d’enfant, la question ne se posait pas bien clairement ; mais, tout de même, il me semblait qu’il y avait là quelque chose qui n’était pas bien arrangé.

— Il te faut aller au lit, dit ma mère.

Elle me prit sur ses genoux et me dépouilla en un tour de main. Aussitôt couché, je m’endormis sans plus penser à rien ».

Signature d’Eugène Leroy
Paysage d’hiver – Adolf Kaufmann (1848-1916) – pourrait tout à fait représenter Jacquou et sa maman.

Cette Chronique fait référence à mes publications FB du 24 décembre 2022. 

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