Nous avons parlé de la naissance du futur Henri VIII au palais de Greenwich, le 28 juin 1491. Il était le fils d’Henri VII Tudor et d’Elizabeth d’York. Mais comment connaissons nous cette date de naissance ? Il n’y avait pas d’acte de naissance à l’époque, ni de registres paroissiaux autres que pour les baptêmes et les décès. La naissance d’un enfant était toujours un bonheur dans les familles royales, d’autant plus si c’était un garçon, mais nous savons aussi que la survie de l’enfant les premières semaines, les premiers mois et même les premières années étaient ténues.

C’est grâce à la grand-mère paternelle d’Henri, Margaret Beaufort dont nous avons parlé la semaine dernière, que nous connaissons précisément cette date. Margaret avait noté à la main cet évènement dans son Livre d’Heure (livre de prières quotidiennes). Margaret y a noté des dates importantes pour la dynastie Tudor dont la date de son second petit-fils (le premier étant Arthur). La date se trouve sur la première photo, en bas à gauche : on lit bien 1491 (puisque la date a été notée deux fois).

Henri VIII avait hérité de ce livre d’Heures de sa grand-mère. C’est un ouvrage qui fut enluminé par Jean Mallard, un copiste français du XVIe siècle qui servit François Ier puis Henri VIII. Il fit partie des proches de Maître François de Rohan, un maître enlumineur actif à Paris au XVIe siècle.

Voici le seul document d’origine qui nous parle du baptême d’Henri. C’est une demande de paiement pour la décoration des fonts baptismaux lors de son baptême, datée du 1er septembre 1491. Aussi bref soit-il, il nous montre que les protocoles très précis des cérémonies royales, prévus dans le « Ryalle Book – Livre Royal » ont été respectés à la lettre. 

Le document se compose de deux parties : 
– la première partie mentionne l’autorisation de « payer un certain Benjamin Digby, serviteur de la garde-robe de la Chambre privée de la Reine, 6£ 3s. 4d., pour se frais ors du baptême de notre cher fils, le Lord Henry ». 
– la seconde : une facture détaillées des frais engagés par Digby incluant le tissu pour recouvrir la longue estrade de bois, des cordons pour suspendre sur le dais le beau tissu de drap d’or de soie et de lin fin et pour calfeutrer les fenêtres contre les courants d’air et près de la travée où, sous un dais vert, Henri fut entièrement déshabillé avant d’être plongé trois fois dans les eaux des fonts baptismaux ».

Un tableau rare et très peu connu – Le Baptême d’Henri VIII, 1491 par Mather Brown (1761–1831), peintre américaine. 

Henri fut baptisé dans la chapelle des frères Franciscains de Greenwich. Son parrain était Richard Fox, l’évêque de Durham, et sa marraine était Catherine d’York Courtenay, la sœur de sa mère Elizabeth.  

Nous ne savons rien de plus sur cet évènement si ce n’est qu’à partir du baptême, l’enfant était placé sous la protection de Dieu et que s’il mourait en bas-âge, on croyait qu’il rejoindrait le Seigneur au paradis. C’est pour cette raison que les baptêmes avaient lieu très peu de temps après la naissance des enfants. 

Cette Chronique fait référence à mes publications FB du 09 au 11 janvier 2023. 

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