Henri VIII, son parrain et sa marraine ; Richard Fox et Katherine d’York
Voici un tableau rare et très peu connu – Le Baptême d’Henri VIII, 1491 par Mather Brown (1761–1831), peintre américaine.
Henri fut baptisé dans la chapelle des frères Franciscains de Greenwich. Son parrain était Richard Fox, l’évêque de Durham, et sa marraine était Katherine d’York Courtenay, la sœur de sa mère Elizabeth.
Nous ne savons rien de plus sur cet évènement si ce n’est qu’à partir du baptême, l’enfant était placé sous la protection de Dieu et que s’il mourait en bas-âge, on croyait qu’il rejoindrait le Seigneur au paradis. C’est pour cette raison que les baptêmes avaient lieu très peu de temps après la naissance des enfants.
Katherine d’York
La marraine d’Henri VIII à son baptême était Katherine d’York, l’une des sœurs de sa mère Elizabeth.
Katherine était la sixième des sept enfants vivants d’Edouard IV et d’Elizabeth Woodville (trois étaient décédés en bas-âge). Elle n’avait que trois ans à la mort de son père. En 1495, Katherine épousa Guillaume Courtenay, comte de Devon et fils de d’Edouard de Courtenay, descendant de Pierre de Courtenay (Pierre de France, sixième fils de Louis VI le gros et frère de Louis VII de France). Par ce mariage, Katherine d’York devint apparentée à la maison royale de France. Katherine et Guillaume eurent trois enfants dont Henri Courtenay, 1er marquis d’Exeter (exécuté sur ordres d’Henri VIII le 9 janvier 1539 pour trahison, car il avait refusé de prêter serment à Henri VIII comme Chef suprême de l’Eglise d’Angleterre). Au décès de son mari, Katherine préféra ne pas se remarier et géra ses domaines dans le Devon. Elle décéda à l’âge de 48 ans, le 15 novembre 1527. Elle repose dans l’église de Tiverton.
Richard Fox
Il fut le parrain du jeune Henri – Richard Fox (ou Foxe en fonction des versions). Il fut successivement évêque d’Exeter, de Bath, de Durham et de Winchester. Fox était un proche d’Henri VII et il le soutint contre Richard III. Henri VII le prit comme conseiller privé, secrétaire d’Etat, garde des Sceaux. Il fut un grand négociateur du règne d’Henri VII. Il s’effaça lorsqu’Henri VIII lui préféra Thomas Wolsey (dont nous reparlerons). Il décéda à Winchester et son corps repose dans la cathédrale.
Voici sa crosse d’évêque datant de 1501
C’est une œuvre d’art magnifique, faite d’or et d’argent. Elle se trouve à Oxford au Ashmolean Museum. Dans la partie circulaire du sommet se trouve saint Pierre, patron de la cathédrale de Winchester, sur un trône tenant un livre et son symbole : la clé du Paradis. En dessous se trouve un ange tenant un autre livre et l’emblème personnel de Fox : le pélican dans sa piété. Le bâton lui-même mesure 1m81. Il est décoré de motifs en treillis et de motifs floraux dans les interstices.
Dans un losange, se trouve le visage d’un homme. Il s’agit plutôt d’un laïc et non d’un homme religieux. Il se peut que ce soit l’orfèvre artisan qui se soit représenté.
Richard Fox a fondé le Corpus College Christi d’Oxford en 1517. Il avait d’abord l’intention d’y mettre des moines mais il en fit une université où l’on enseignait la littérature de l’Antiquité grecque et latine, les Arts et les Sciences. Erasme visita cette université lors de son séjour chez son ami Thomas More et loua la superbe bibliothèque trilingue du Corpus College Christi. Le théologien Jean-Luis Vivès, un proche de Catherine d’Aragon, la première épouse d’Henri VIII, enseignait dans cette université lorsqu’il devint le précepteur de la princesse Marie Tudor.
L’incroyable tombe de Richard Fox
Voici la sépulture de Richard Fox dans la cathédrale de Winchester.
L’effigie* – « Memento Mori » – représente un homme à état cadavérique qui est un type de monument funéraire bien particulier dont la symbolique vise à rappeler au passant que la vie est mortelle et n’est que vanité et que l’important est la vie Eternelle.
« Memento Mori » est une allocution latine qui veut dire « souviens-toi que tu vas mourir ». Cette formule du christianisme médiéval rappelle à l’homme de ne pas se focaliser sur les futilités de la vie, mais bien de se préparer sur terre à l’au-delà.
La pensée existait déjà à l’Antiquité mais fut développée au Moyen-Âge et à la Renaissance. Les « Memento Mori« . Cette représentation du corps décharné devient une mode pour les personnes fortunées à partir du XVe siècle. Celles et ceux qui la choisissent transmettent le message que la vie n’est que vanité et que nous sommes tous mortels.
Dans l’Art, la représentation d’un corps en décomposition s’appelle un Transi.
En France, les plus célèbres exemples d’effigies décharnées sont celles de Guillaume de Harsigny, (médecin du Moyen Âge), au musée de Laon. Celle du cardinal Jean de La Grange à Avignon, ou encore celle de Catherine de Médicis (inachevée) au Louvre.
* Une effigie est une figure sculptée sur un monument funéraire représentant le défunt.
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