Les Tudors au Palais du Luxembourg à Paris
Du 18 mars au 19 juillet 2015.
C’était la première fois, qu’en France, une exposition était consacrée à cette dynastie qui a régné sur l’Angleterre de 1485 à 1603. Londres était donc à Paris. Quel bonheur !!
Cette exposition, en collaboration avec la National Gallery de Londres, La Réunion des Musée Nationaux de France et des partenaires privés, a permis un voyage, une introspection dans la Renaissance des Tudors et a présenté des portraits, des objets, des bijoux, des médailles, des vêtements, des livres, des traités, des sceaux, qui ont permis de découvrir de quelle manière ces rois et reines ont construit leur image politique, sociale et privée. Cette exposition a également présenté les œuvres que le mythe Tudor a inspiré, telle que la littérature, le cinéma, et le théâtre par exemple.
Le tableau ci-dessous est appelé « Le portrait de couronnement » et il a été réalisé par un artiste anglais vers 1600. C’est une huile sur bois qui se trouve à La National Portrait Gallery à Londres.
Reproduction du costume du couronnement que Cate Blanchett a porté lors de son interpretation de la Reine, dans le film Elisabeth.
Cette exposition a également traité la relation entre les arts et la diplomatie qui liaient la France et l’Angleterre au XVI me siècle. Nos artistes français quand à eux, se sont emparés de cette histoire et en ont transposé les images dès le XIX me siècle qui fut celui du romantisme. Ils ont alors participé à l’engouement général de la France pour l’histoire de l’Angleterre. Les vies privées des rois et des reines, notamment d’Henri VIII et d’Elizabeth Ière ont toujours fasciné le public.
Cette dynastie a commencé par un coup d’éclat. Henri VII Tudor à vaincu Richard III d’York sur le champ de bataille de Bosworth en 1485, mettant fin à la Guerre des Deux Roses qui avaient duré plus de tente ans. C’est un début emblématique d’un Roi qui gagne sa couronne sur le champ de bataille.
Ce tableau nous présente Henri VII peint par un artiste des Pays-Bas. C’est une huile sur bois visible à la National Portrait Gallery, à Londres.
Ce sont surtout les descendant d’Henri VII qui donnent naissance au mythe des Tudor. Ci-dessus, son fils Henri VIII, qui est le Roi connu pour avoir six épouses. Ce superbe tableau en pied, peint par Holbein le Jeune est une huile sur bois visible à Petworth House, National Trust. Henri est représenté comme le monarque dans toute sa puissance. Hans Holbein le Jeune est l’artiste le plus célèbre pour avoir travaillé à la cour des Tudors.
L’exposition présente ce portrait de Marie Tudor, la première fille d’Henri VIII et de Catherine d’Aragon, sa première épouse. Elle la seule enfant survivante des six grossesses que la reine Catherine a pu avoir. Elle est nommée « Marie la Catholique » ou encore « Marie la Sanglante » car sa répression du protestantisme à laissé d’elle une image ternie dans l’histoire. Ce portrait d’après Anthonis Mor date de 1555. C’est une huile sur bois visible à la National Portrait Gallery à Londres.
Hormis les portraits, les pièces phares de cette exposition étaient la superbe bague d’Elizabeth I ère, qui s’ouvrent sur son portrait et celui de sa mère Anne Boleyn, l’armure d’Henri VIII, gigantesque et portée au camp du Drap d’or où il rencontra le Roi de France, François Ier, des livres d’Heures, des lettres, le rosaire d’Henri VIII, entre autre .
Bague d’Elizabeth renfermant son portrait et celui de sa mère Anne Boleyn. Vers 1575. Anneau de nacre, rubis, diamant, perle et émail. Coll. The Chequers Trust, Londres.
Ci-dessous, cette armure portée par Henri VIII au cour des tournois du Camp du Drap d’Or en 1520, où il a rencontré le roi François Ier pour la première fois. Cette armure rend compte de sa haute taille, 1 m 88 et de son allure athlétique. Cette armure est un assemblage de pièces déjà existantes pour que Henri VIII ait une armure rapidement lors de cette rencontre. Sur le tonnelet, cette « jupe » métallique sont gravées des roses Tudor et des images de la Vierge. Sur sa jambe, le souverain porte la jarretière avec la devise de l’Ordre de la Jarretière, « Honni soit qui mal y pense. »
Ci-dessous, le Livre d’Heures de prières, offert par Henri VII à sa fille Margaret vers 1500.
Ce rosaire en bois délicatement sculpté appartenait à Henri VIII. Il porte les armes royales d’Angleterre ainsi que les inscriptions « He 8 » et « K A » pour Catherine d’Aragon, sa première épouse. Le plus gros grain s’ouvre au milieu et dévoilent des sculptures de scènes religieuses dont la Vierge dans une mandorle. Henri VIII a toujours été un fervent catholique, étudiant la théologie et rédigeant un opuscule pour défendre les sept sacrements attaqués par Martin Luther en 1520.
L’exposition présente aussi des portraits d’Edouard VI, le fils tant attendu d’Henri VIII et qu’il a eu avec sa troisième épouse, Jane Seymour. Il y a aussi un portrait de Katherine Paar, sa sixième épouse, Robert Dudley, ami et favori de la reine Elizabeth I ère.
Cette exposition a permis de voir les Tudor et cette partie de l’histoire de la Renaissance anglaise d’une nouvelle manière. En approchant au plus près la réalité de cette dynastie et l’importance que cette part d’histoire a eu dans l’imaginaire français du XIXe siècle. C’était une présentation très complète de l’iconographie de la monarchie des Tudor.
Alors si vous avez loupé cette superbe exposition, c’est dommage, mais il n’est jamais totalement trop tard. Vous pouvez toujours lire des articles sur Internet et bien-sur, vous procurer les magasines, catalogues d’exposition (Connaissance des Arts, Beaux Arts, Figaro hors série) et le superbe livre édité par le Musée du Luxembourg, Sénat sous la direction des commissaires Charlotte Bolland et Cécile Maisonneuve.
Belle (re) découverte.