4 mai 1536 – Jane écrit à George Boleyn dans la Tour de Londres

4 mai 1536 – Jane écrit à George Boleyn dans la Tour de Londres

Deux jours après avoir été emprisonné et selon les rapports de William Kingston, George Boleyn, Lord Rochford, reçut dans la Tour de Londres, un message de sa femme, Jane Boleyn.

Jane Boleyn – Wikimedias Commons

Kingston rédigeait des notes quotidiennes pour Cromwell sur tout ce qui se passait dans la Tour et tout ce qui avait un rapport avec Anne Boleyn et l’enquête en cours. Tout ce que les prisonniers faisaient ou disaient était consigné dans une correspondance pour le Premier Ministre du roi, instigateur des arrestations.

Lettre de William Kingston – British Library MS Harl. 283, f. 134.

Ces rapports ont été depuis en partie détruits par un incendie et tout n’est pas parvenu jusqu’à nous, malheureusement. Toutefois, des sources secondes qui avaient recopié les lettres originales nous permettent d’en savoir plus.

Jane aurait demandé comment George vivait dans la Tour, comment allait sa santé et l’assurant qu’elle allait contacter le roi en son nom et qu’elle s’engageait à faire tout ce qu’elle pouvait pour l’aider.

George Boleyn – 1532 – Wikimedia Commons

En réponse à ce message, George lui aurait envoyé ses remerciements.

Nous ne savons pas si Jane a vraiment appel au roi ou pas. Il ne subsiste aucun document d’archives à ce sujet, de nos jours. Ce message de Jane avait certainement dû réconforter George, espérant que son sort serait épargné.

Signature Jane Rochford – Wikimedia Commons

Mais l’histoire a véhiculé une toute autre information concernant Jane Boleyn, en suggérant comme nous l’avons vu dans les fictions, qu’elle avait joué un rôle actif dans la perte de sa belle-sœur, la reine Anne et dans celle de son mari, produisant de faux témoignages et de fausses preuves.

Là encore, l’Histoire mérite que certains personnages historiques soient réhabilités, il n’existe AUCUNE preuve de l’implication de Jane Boleyn dans la chute d’Anne et de George Boleyn. Au contraire, nous voyons par l’information consignée par Kingston que Jane se préoccupait de son mari et souhaitait l’aider du mieux qu’elle le pourrait.

Elle n’est mentionnée dans aucune des sources contemporaines et si elle avait été si impliquée dans la chute de la reine et de son propre mari, cela aurait été relayé par les chroniqueurs de l’époque ainsi que par les ambassadeurs dans leurs lettres adressées à leurs maîtres.

Les seuls noms de témoins à charge qui existaient vraiment étaient la Comtesse de Worcester, Lady Wingfield et une certaine Nan Cobham, dont nous reparlerons.

Ce 4 mai 1536, Sir Francis Weston fut également emprisonné dans la Tour de Londres ainsi que William Brereton qui était lui aussi un favori royal et un homme important et influent notamment au Pays de Galles.

Voici une courte vidéo sur le sujet :

Merci de votre écoute et lecture.

4 réflexions sur « 4 mai 1536 – Jane écrit à George Boleyn dans la Tour de Londres »

  1. Merci! Cette histoire d’Anne Boleyn est vraiment intéressante, bien que triste et injuste!
    Il est bien vrai qu’en histoire, il faut garder un esprit neutre, même si certains « protagonistes » nous sont antipathiques de par leur comportement!

  2. Bonsoir Chère Sandra,
    Ne pensez-vous pas que Jane BOLEYN a été perdue de réputation auprès des contemporains et plus tard de certains historiens surtout pour sa contribution aux rencontres entre Catherine HOWARD et Thomas CULPEPPER ?
    Mais je ne veux pas présager trop vite, peut-être que vous avez prévu une chronique en son temps pour cette histoire…
    Egalement, Philippa GREGORY pense que les témoignages de Jane BOLEYN visant à culpabiliser Anne de Clèves qui aurait intrigué avec l’ambassadeur du Duché de Clèves… n’étaient pas très innocents. Heureusement Anne de Clèves a su préparer sa défense et parer le coup !!
    De plus, Jane BOLEYN a simulé la folie pour se faire exempter de la peine de mort. Mais dans sa rage, Henry VIII aurait changé la loi pour elle, pour être sûr qu’elle passe bien sur le billot.
    Qu’en pensez-vous ?
    L’HISTOIRE est une matière bien compliquée.
    Merci pour vos photos de courriers écrits : c’est passionnant pour les personnes ayant fait de la graphologie. On voit la différence entre l’écriture harmonieuse, soignée et pleine de vivacité d’Anne BOLEYN et celle de William KINGSTONE aux hampes et jambages exagérés, inharmonieux, évoquant tout son zèle et sa déférence auprès de son maître CROMWELL…

    MERCI pour tout,

    1. Bonjour Monique, je vous remercie de votre message. Je vais en effet proposer des chroniques sur le sujet.

      Partons des sources premières et des sources certaines : Jane Boleyn n’a jamais témoigné contre son mari et/ou sa belle soeur. Contrairement aux autres personnes mentionnées dans l’article, elle fut plutôt du côté du soutien des accusés. C’est la fiction du XXe siècle qui a fait d’elle une accusatrice, alors que ce n’était pas le cas dans l’Histoire véritable. Voilà, malheureusement, comment on détourne la mémoire de personnages historiques …

      Une deuxième chose certaine, Jane Boleyn a bien connu des crises d’hystéries et de démence psychologique quand elle fut accusée d’avoir aidé la reine Katherine Howard à rencontrer Thomas Culpeper, Gentilhomme de la Chambre privée du roi. Il faut reconnaître qu’en tant que dame de compagnie de la reine, elle devait aider sa maîtresse en fonction de ses demandes. Sa position n’était pas simple.

      Henri VIII a fait examiner et soigner Jane Boleyn par ses propres médecins, afin d’être sûr justement que Jane ne simulait pas. Et elle ne simulait pas. Elle a réellement eu une rupture de conscience. Nous savons que les chocs peuvent modifier brutalement les connections neuronales du cerveau. Henri VIII a justement fait créer une loi pour pouvoir exécuter les personnes n’ayant plus leurs facultés mentales … Jane fut bien décapitée après la reine Katherine Howard, elle ne voulait d’ailleurs pas poser sa tête sur le billot ensanglanté …

      Merci pour votre suivi, l’Histoire est en effet bien complexe et je m’attache a présenter les personnage tels qu’ils ont vraiment été, tout du moins, le plus possible.
      Bien à vous,
      Sandra

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