15 mai 1536 – Les procès d’Anne Boleyn et de George Boleyn

15 mai 1536 – Les procès d’Anne Boleyn et de George Boleyn

La reine Anne Boleyn et son frère George furent jugés dans le « King-Hall » des appartements royaux de la Tour de Londres. Les quatre autres hommes, Norris, Smeaton, Weston et Brereton avaient été jugés le 12 mai précédent par les jurys du Middlesex et du Kent.

Mais à cause de leur noble statut, George et Anne furent jugés trois jours plus tard, par les Pairs du royaume.

Le jury fut présidé par leur oncle, Thomas Howard, troisième Duc de Norfolk. Une estrade fut montée dans ce hall et 2000 spectateurs étaient présents lors de ce procès.

Cela dût être terriblement impressionnant.

De chaque côté du Lord High Stewart, Thomas Howard, était assis Charles Brandon, le Duc de Suffolk et Sir Thomas Audley, Lord chancelier. Le reste du jury était composé d’hommes qui souhaitaient voir la fin de l’influence de Boleyn à la cour ainsi que d’hommes redevables à Thomas Cromwell ou au roi Henri VIII, y compris; Henri Courtenay Marquis d’Exeter, Henri Parker Lord Morley, Lord Sandys, Edward Clinton Lord Clinton, John de Vere, Comte d’Oxford, Ralph Neville, Comte de Westmoreland, Lord Wentworth, Lord Windsor, Thomas Fiennes Lord Dacre, George Brooke Lord Cobham, Edward Gray Le baron Gray de Powys, Thomas Stanley Lord Monteagle, le comte Robert Radcliffe de Sussex, le comte Thomas Manners de Rutland, le comte Henry Somerset de Worcester et Henri Percy, Comte de Northumberland, l’ancien amour de jeunesse d’Anne Boleyn.

Ces hommes furent responsables de porter un jugement sur les accusations portées contre la reine et lord Rochford et en réalité, le verdict avait été rendu bien avant que Anne et George ne se présentent devant le jury puisque les jurys du Middlesex et du Kent avaient déjà statué sur la culpabilité des accusés.

Acte d’Accusation d’Anne Boleyn et des cinq hommes Transcription en fin de page.

Norris, Weston, Brereton et Smeaton avaient déjà été jugés coupables d’avoir entretenu des relations charnelles avec la reine alors qu’elle était mariée au roi et complotant ensemble contre le roi pour le faire mourir.

Anne et George seraient étaient coupables avant même d’être jugés.

Malgré cela, Anne qui était vêtue d’une robe noire et d’un jupon damassé pourpre, se défendit du mieux possible, avec énergie et réfutant toutes les accusations qui étaient produites contre elle. Elle garda sa contenance courageusement, même si elle savait bien que sa voix ne serait pas entendue. Elle pleura beaucoup et la sentence implacable fut prononcée. Quelle injustice …

Anne était condamnée à mourir par le châtiment des femmes considérées comme des traîtres, c’est-à-dire à être brûlée vive ou selon le « bon vouloir » du roi d’être décapitée …

Selon Lancelot de Carle qui était le secrétaire de l’ambassadeur de France, Antoine de Castelnau, évêque de Tarbes, Anne Boleyn aurait dit une foi la sentence entendue :

« Je ne dis pas que j’ai été aussi humble envers le roi qu’il le méritait, compte tenu de l’humanité et de la gentillesse qu’il m’a montrées, et du grand honneur qu’il m’a toujours rendu; Je sais que mes fantaisies ont fait beaucoup de jaloux… mais Dieu sait que je ne lui ai jamais fait de mal« .

Elle fut ensuite accompagnée par William Kingston, le connétable de la Tour, pour regagner ses appartements, dans un état de choc et d’effondrement…il ne lui restait plus que quelques jours à vivre.

Ce fut ensuite le tour de George Boleyn, Lord Rochford, jugé devant le même jury dont son oncle était le Président.

Le chroniqueur Charles Wriothesley précisa que George répondit calmement à toutes les questions et très prudemment, dans un état de résignation en affirmant qu’il n’avait jamais offensé le roi et niant toutes les charges dont il était accusé.

Lancelot de Carle mentionna que George s’était bien défendu avec une bonne éloquence qu’il compara à celle de Thomas More lorsque lui-même fut jugé.

C’est sans surprise que George fut aussi condamné à mourir de la mort des traîtres en étant pendu, éviscéré et écartelé mais au vu de son noble statut, la peine fut commutée en décapitation.

Voici une courte vidéo sur le sujet :

Merci de votre lecture et écoute.

Transcription de l’acte d’accusation qui se trouve dans les Archives d’Angleterre – British History online – primary sources :

« Acte d’accusation trouvé à Westminster mercredi prochain après trois semaines de Pâques, 28 . VIII. devant Sir John Baldwin, etc., sous les serments de Giles Heron, Roger More, Ric. Awnsham, Thos. Byllyngton, Gregory Lovell, Jo. Worsop, Will. Goddard, Will. Blakwall, Jo. Wylford, Will. Berd, Hen. Hubbylthorn, Will. Hunyng, Rob. Walys, John England, poule. Lodysman et John Averey; qui présentent cela alors que la reine Anne a été l’épouse d’Henri VIII. depuis trois ans et plus,elle, méprisant son mariage et divertissant la méchanceté contre le roi, et suivant quotidiennement sa convoitise frêle et charnelle, se procurait faussement et traître par des conversations et des baisers bas, des attouchements, des cadeaux et d’autres incitations infâmes, plongeurs des serviteurs quotidiens et familiers du roi être ses adultères et concubines, de sorte que plusieurs des serviteurs du roi cédèrent à ses viles provocations; à savoir, le 6 octobre 25 Henri VIII., À Westminster, et divers jours avant et après, elle se procura, par de douces paroles, des baisers, des attouchements et autrement, Henri Noreys, de Westminster, gentilhomme de la chambre privée, pour la violer, en raison de quoi il l’a fait à Westminster le 12 octobre 25 Hen. VIII ; et ils ont eu des rapports sexuels illicites à divers autres moments, à la fois avant et après, tantôt par son acquisition, tantôt par celui de la Reine. Aussi la reine, 2 novembre 27 Henr. VIII. et plusieurs fois avant et après, à Westminster, a acheté et incité son propre frère naturel, George Boleyn, seigneur Rocheford, monsieur de la chambre privée, pour la violer, en le séduisant avec sa langue dans la bouche dudit George, et ladite langue de George dans la sienne, ainsi qu’avec des baisers, des cadeaux et des bijoux; par lequel lui, méprisant les commandements de Dieu et toutes les lois humaines, 5 novembre 27 Hen. VIII., Violé et connu charnellement ladite reine, sa propre sœur, à Westminster; ce qu’il a également fait plusieurs autres jours avant et après au même endroit, parfois par ses propres achats et parfois par la Reine. Aussi la reine, 3 décembre 25. VIII., Et divers jours avant et après, à Westminster, obtenu un testament. Brereton , fin de Westminster, monsieur de la chambre privée, pour la violer, par quoi il a fait ainsi le 8 décembre 25 Hen. VIII., À Hampton Court, dans la paroisse de Lytel Hampton, et plusieurs autres jours avant et après, parfois par ses propres achats et parfois par la reine. Aussi la reine, 8 mai 26. VIII., Et à d’autres moments avant et depuis, se procura Sir Francis. Weston , de Westminster, monsieur de la chambre privée, & c., Par lequel il l’a fait le 20 mai, & c. Aussi la Reine, 12 avril 26. VIII., Et plusieurs jours avant et depuis, à Westminster, se sont procuré Mark Smeaton, marié de la chambre privée, pour la violer, ce qu’il a fait à Westminster, le 26 avril 27 Hen. VIII. De plus, ledit seigneur Rocheford, Norreys, Bryerton, Weston et Smeton, étant ainsi enflammé par l’amour charnel de la reine, et étant devenu très jaloux les uns des autres, lui a fait des cadeaux et des promesses secrètes tout en poursuivant ces relations illicites; et la reine, de son côté, ne pouvait supporter aucune d’entre elles de converser avec une autre femme, sans manifester un grand mécontentement; et le 27 novembre 27 Hen. VIII., Et d’autres jours avant et après, à Westminster, elle leur a fait de grands cadeaux pour les encourager dans leurs crimes. Et en outre ladite reine et ces autres traîtres, 31 octobre 27 Hen. VIII., À Westminster, a comploté la mort et la destruction du roi, la reine disant souvent qu’elle épouserait l’un d’eux dès sa mort, et affirmant qu’elle n’aimerait jamais le roi dans son cœur. Et le roi ayant peu de temps depuis pris connaissance desdits crimes et trahisons abominables contre lui-même, a pris un tel mécontentement et une telle lourdeur, en particulier de la malveillance et de l’adultère de ladite reine, que certains méfaits et périls sont tombés sur son corps royal. Et ainsi la dite Reine et les autres traîtres susdits ont commis leurs trahisons au mépris de la Couronne, et de la délivrance et des héritiers desdits Roi et Reine ».

https://www.british-history.ac.uk/letters-papers-hen8/vol10/pp349-371

la rose des tudors

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