17 mai 1536 – Cinq exécution à la Tour de Londres

17 mai 1536 – Cinq exécution à la Tour de Londres

Les cinq hommes qui avaient été jugés coupables d’avoir entretenu des relations charnelles avec la reine Anne Boleyn et avaient été accusés de comploter avec elle pour assassiner le roi furent amenés hors de la Tour de Londres, sur une petite colline à proximité, appelée « Tower Hill » pour être exécutés comme le prévoyait la sentence du jugement.

Lieu des exécutions – Tower Hill – Wikimedia Commons

George Boleyn, Henri Norris, Mark Smeaton, Francis Weston et William Brereton se préparaient à mourir. Ils avaient été condamnés à subir la mort des traîtres et à être pendus, éviscérés et écartelés, mais Henri VIII, dans sa « grande bonté » transmuta cette peine en décapitation par la hache. Ce n’était pas vraiment mieux, mais les condamnés souffraient moins longtemps, surtout si le premier coup suffisait à décoller la tête du corps. (L’Histoire est cruelle). Si le bourreau était expérimenté, la mort ne prenait que quelques secondes.

tour de Londres exécutions

Le premier à être exécuté fut George Boleyn, au vu de son statut de noble et le dernier fut Mark Smeaton dont le statut social était plus bas que celui des autres hommes.

George Boleyn fit un discours que voici ci-dessous et que l’on trouve dans la « Chronique de Calais » du XVIe siècle, puis, il s’agenouilla et fut décapité.

« Chrétiens, je suis né sous la loi et jugé selon la loi, et je meurs sous la loi, et la loi m’a condamné. Vous tous, je ne suis pas venu ici pour prêcher, mais pour mourir, car j’ai mérité de mourir si j’avais vingt vies, plus honteusement qu’on ne peut le penser, car je suis un misérable pécheur, et j’ai péché honteusement. Je n’ai connu aucun homme aussi méchant, et répéter ouvertement mes péchés, ce n’était pas un plaisir pour vous de les entendre, ni encore pour moi de les répéter, car Dieu sait tout. Par conséquent, vous tous, je vous prie de prendre garde à moi, et surtout à mes seigneurs et messieurs de la cour, dont je fais partie, prenez garde à moi et méfiez-vous d’une telle chute, et je prie Dieu le Père, le Fils et Saint-Esprit, trois personnes et un seul Dieu, afin que ma mort soit un exemple pour vous tous. Et méfiez-vous, ne vous fiez pas à la vanité du monde, et surtout dans la flatterie de la cour. Et je crie la miséricorde de Dieu, et je demande au monde entier le pardon de Dieu. Et si j’ai offensé un homme qui n’est pas ici maintenant, que ce soit en pensée, en parole ou en action, et si vous en entendez parler, je vous prie de tout cœur en mon nom, priez-le de me pardonner pour l’amour de Dieu. Et pourtant, mes maîtres tous, j’ai une chose à vous dire: les hommes sont communs et disent que j’ai été un exposant de la Parole de Dieu, et un qui a favorisé l’Évangile du Christ; et parce que je ne voudrais pas que la parole de Dieu soit calomniée par moi, je vous le dis à tous, que si j’avais suivi la parole de Dieu en acte pendant que je la lisais et la mettais en avant en mon pouvoir, je n’y étais pas arrivé. Si je l’avais fait, j’avais été un homme vivant parmi vous. C’est pourquoi je vous prie, maîtres tous, pour l’amour de Dieu, restez fidèle à la vérité et suivez-la, car un bon disciple vaut trois lecteurs, comme Dieu le sait. »

Malheureusement et selon l’historienne Alison Weir, il fallut trois coup de hache pour faire mourir George Boleyn. Alison Weir pense qu’il s’agit d’un récit fiable et qui confirme de la théorie selon laquelle « George s’était livré à ce qui était alors considéré comme des pratiques sexuelles contre nature  » (homosexualité) et non pas qu’il avait commis un inceste avec sa sœur, comme certains pouvaient en déduire.

Ce fut ensuite le tour d’Henri Norris qui était un ami du roi et très proche de lui puisqu’il était son porte-coton, une haute fonction qui nécessitait la confiance totale du roi.

Vint ensuite Francis Weston, un homme très influent qui était un chevalier de l’ordre du Bain depuis le couronnement de la reine Anne Boleyn, il était un favori d’Henri VIII.

Le quatrième fut William Brereton, un gentilhomme de la Chambre privée du roi.

Et le cinquième fut Mark Smeaton, le seul homme qui avait confessé avoir eu des relations charnelles avec la reine. Même devant le billot, Smeaton n’a pas reparlé de ses confessions et n’a pas réhabilité la reine Anne dans sa vertu. Ce dût être effroyable pour chacun d’eux de poser leur tête sur le billot ensanglanté et de voir autour d’eux les corps gisants de leurs amis…

Exemple de billot et de hache – Tour de Londres

George Boleyn fut inhumé dans la chapelle St Peter ad Vincula et les quatre autres hommes, Norris, Weston, Brereton et Smeaton furent enterrés dans le cimetière adjacent.

La tradition raconte qu’Anne avait été témoin de l’exécution de son frère bien-aimé et des autres hommes accusés à ses côtés, mais pour que cela se produise, les responsables de la tour auraient dû déplacer Anne des logements de la reine dans le coin sud-est de la tour, où elle était détenue pendant la durée de son emprisonnement, dans une pièce du côté nord ou ouest de la tour. C’est possible mais hautement improbable selon le biographe d’Anne Boleyn, Eric Ives (décédé en 2012), dont je vous ai déjà parlé dans mes précédentes chroniques.

Anne fut très choquée d’apprendre la mort de son frère et de ces quatre hommes qui avaient tous été proches d’elle à un moment de sa vie. Le choc fut énorme. Elle savait que maintenant, son tour arrivait et qu’elle devait se préparer à mourir…

Voici une courte vidéo sur le sujet :

Merci de votre lecture et écoute.

la rose des tudors

2 réflexions sur « 17 mai 1536 – Cinq exécution à la Tour de Londres »

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

RSS
LinkedIn
Share