19 mai 1536 – l’exécution d’Anne Boleyn
Anne Boleyn fut exécutée à la Tour de Londres.
Seconde épouse du roi Henri VIII d’Angleterre après Catherine d’Aragon, elle avait été couronnée Reine le 1er juin 1533 à l’abbaye de Westminster.
Mère d’Elizabeth, future Elizabeth I ère, elle fut condamnée pour haute-trahison, accusée d’adultère avec quatre hommes et accusée d’inceste avec son frère, George Boleyn, Lord Rochford et complotant avec ces cinq hommes pour assassiner le Roi.
En trois ans, la vie d’Anne Boleyn a changé de manière dramatique. Son procès la condamna à mourir et ce jour était arrivé.
A l’aube du 19 mai, Anne avait participé à la messe et reçu sa dernière communion par son aumônier, John Skip. Elle avait pris son petit déjeuner à sept heures du matin puis elle avait attendu la venue du commandant de la Tour de Londres, William Kingston.
C’est vers 8 heures que Kingston arriva informant Anne que l’heure de sa mort était proche et qu’il fallait qu’elle se tienne prête. Anne était déjà prête depuis la veille.
Elle était habillée d’une robe de damas noire ou grise, bordée d’hermines et d’un jupon pourpre.
Anne quitta ses appartements, traversa le Grand Hall, puis sortit par la porte « Cole Harbour Gate » de l’aile ouest de la Tour, et se rendit vers l’échafaud couvert de noir.
L’échafaud était positionné entre la Tour blanche et la maison des Ordonnances. Donc pas exactement où l’on nous montre aujourd’hui le lieu des exécutions appelé « Tower Green ».
Son lieu d’exécution était entre la Tour Blanche et l’entrée de la Tour où se trouvent les Bijoux de la Couronne, près de la caserne dite de Waterloo. Kingston l’aida alors à monter les quelques marches en bois et Anne avança vers la foule composée d’un grand nombre de personnes qu’elle connaissait dont Thomas Cromwell, Charles Brandon, duc de Suffolk, Henri Fitzroy, duc de Richmond, (fils illégitime d’Henri VIII et de Bessie Blount) et Thomas Audley, le Chancelier.
La foule était silencieuse, regardant la Reine, qui selon d’un des témoins « n’avait jamais été aussi belle ». Anne fit un discours très digne, disant qu’elle n’était pas venue ici pour parler mais pour mourir selon la Loi.
Elle n’accusa personne et pria pour le Roi, « le plus gentil Prince qu’il n’y ait jamais eu » et qui fut dit-elle, pour elle, bon et doux et demande que l’on prie pour elle.
Voici ses dernières paroles :
« Bon peuple chrétien, je suis venue ici pour mourir, parce que selon la loi et par la loi je dois mourir, alors je ne parlerai pas contre. Si j’ai été amenée à cette fin par la volonté de Dieu, je ne suis ici pour accuser personne, ou pour parler de ce dont je suis accusée et condamnée à mort, mais je prie Dieu pour sauver le roi et pour qu’Il lui accorde un long règne, car jamais il n’y eut de prince plus doux et clément, et, pour moi, il a toujours été un bon et doux souverain. Et si une personne s’intéresse à ma cause, je lui demande de juger pour le mieux. Sur ce, je prends mon congé du monde et de vous tous, et je vous demande du fond du cœur de prier pour moi ».
Les exécutions étaient soigneusement chorégraphiées et Anne suivit le protocole à la lettre.
Après son discours, ses dames de compagnies lui retirèrent son manteau, sa coiffe, lui donnèrent une sorte de bonnet pour couvrir ses cheveux et un bandeau pour ses yeux. Anne s’agenouilla et selon l’usage, elle pardonna au bourreau qui le lui a demandé.
Anne avait obtenu une exécution à la française, avec une épée et non avec la hache si commune aux exécutions anglaises. Il n’y avait donc pas de billot sur lequel elle devait poser sa tête.
Sa dernière prière est « Ô Dieu ait pitié de moi, à Dieu, je recommande mon âme, à Jésus Christ, je recommande mon âme, Jésus, recevez mon âme ».
Pendant qu’Anne priait, le bourreau demanda à son assistant de lui passer son épée. Anne suivant la voix, tourna sa tête et elle fut ainsi, sans le savoir, parfaitement inclinée pour recevoir le coup bref, rapide et fatal.
La légende raconte que le bourreau aurait été tellement touché par l’histoire d’Anne Boleyn, qu’il utilisa ce subterfuge pour que la Reine ne se rende compte de rien, la décapitant dans le même mouvement.
La foule se dispersa et les dames de compagnies ramassèrent la tête et le corps d’Anne dans un linceul blanc afin de les porter à la chapelle de Saint Peter Ad Vincula où elle fut placée dans un vieux cercueil en bois d’orme qui avait autrefois contenu d’autres reliques.
Là, elle fut inhumée près du chœur, comme une traîtresse, sans plaque gravée rappelant sa sépulture. Ce n’est qu’au XIX me siècle, lors des travaux de la chapelle Saint Peter ad Vincula que des plaques commémoratives ont été déposées, après des fouilles qui ont permis d’authentifier les sépultures.
La population de Londres avait été informée de la mort de la Reine par les coups de canons et le courtisan, Francis Bryan, s’était précipité chez Jane Seymour pour lui apprendre la nouvelle.
Voici une courte vidéo sur le sujet :
Merci de votre lecture et écoute.
2 réflexions sur « 19 mai 1536 – l’exécution d’Anne Boleyn »
Merci beaucoup pour cette très intéressante chronique, ni trop longue, ni superficielle, qui est parfaitement claire, bien construite et bien énoncée. J’en écouterai et visionnerai volontiers d’autres.
Bonjour, je vous remercie sincèrement de votre message.
Je suis ravie que cette chronique vous ait plu.
Belle journée à vous, Sandra.