7 mai 1536 – Latimer, le chapelain d’Anne Boleyn

7 mai 1536 – Latimer, le chapelain d’Anne Boleyn

Cinq jours après l’arrestation d’Anne Boleyn et cinq jours après son enfermement à la Tour de Londres, son chapelain, William Latimer arrivait d’un voyage sur le continent et il fut immédiatement conduit au maire et aux responsables de la ville de Sandwich dans le Kent.

Un chapelain était un prêtre attaché au service d’une personne ou d’un grand seigneur.

St_Thomas’ Hospital Sandwich, Kent – Wikimedias Commons

Latimer rentrait des Flandres où il gérait des affaires pour la reine.

Dès le lendemain, le maire écrivit au roi Henri VIII pour l’informer des livres que Latimer avait ramené avec lui. Ces voyages permettaient d’obtenir des livres écrits par des Réformés et qui permettaient de lire la pensée des réformateurs qui vivaient sur le continent.

L’un d’eux était Martin Luther et nous nous rappelons que ce dernier avait été ravi de savoir que le roi Henri VIII allait épouser Anne Boleyn pour qui il avait une grande estime. Anne Boleyn est toujours restée catholique, mais elle était très sensible aux idées de la Réforme.

C’est lors de cette entrevue que Latimer fut informé des derniers événements arrivés à la cour d’Angleterre et notamment de l’arrestation de la reine Anne Boleyn et de cinq autres hommes accusés d’adultère.

Martin Luther par Cranach l’Ancien – Wikimedia Commons

Une fois interrogés et ses livres répertoriés, Latimer fut autorisé à poursuivre son voyage vers Londres.

Anne Boleyn comptait beaucoup sur lui pour lui ramener tous ces livres religieux qui l’intéressaient. Elle était instruite et elle aimait beaucoup lire, réfléchir, penser et proposer de nouvelles idées.

Latimer eut beaucoup de chance que les livres qu’il ramenait de Flandres ne soient pas considérés comme des ouvrages hérétiques dans cette période si troublée.

Il survécut à l’exécution d’Anne Boleyn et plus tard, il servit sa fille, Elizabeth I ère lorsqu’elle devint reine d’Angleterre en 1558.

C’est sous son règne qu’il écrivit un traité souvenir, une biographie appelée « la Chronique d’Anne Boleyn ».

Rappelons-nous aussi que c’est sous le règne d’Elizabeth que de nouveaux portraits d’Anne Boleyn virent le jour. Les portraits qui existaient d’Anne Boleyn avaient été détruits ou cachés après son exécution. Elizabeth réhabilita la mémoire de mère, sans toutefois ne jamais parler d’elle.

J’ai rédigé un article sur une bague du XVIe siècle en nacre, diamants et rubis qui présentait à l’intérieur, deux portraits miniatures, l’un d’Anne Boleyn et l’autre d’Elizabeth. C’est un exemple d’objet de mémoire dont voici le lien ci-dessous.

Latimer servit donc au maintien de la mémoire d’Anne Boleyn en rédigeant un article qui était très valorisant pour la reine déchue. Elizabeth lui en fut très reconnaissante.

Il décéda à l’âge de 84 ans, ce qui est un âge très honorable pour la période Tudor.

Il décéda en 1583 et fut inhumé dans la cathédrale de Peterborough, là où fut inhumée la reine Catherine d’Aragon en 1536, la première reine d’Henri VIII et mère de Marie Tudor.

The Cathedral Office, Minster Precincts, Peterborough, Cambridgeshire

Si vous préférez écouter plutôt que lire, voici une courte vidéo sur le sujet :

Merci de votre lecture et écoute.

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